Lors de la réunion, hier, des présidents-directeurs généraux des banques activant en Algérie, avec le gouverneur de la Banque d'Algérie (BCA) portant sur l'évaluation et l'analyse de la tendance monétaire et financière du premier semestre, M. Mohamed Laksaci a exposé le bulletin de conjoncture 2008. Selon le bulletin, l'Algérie a enregistré en 1er semestre de l'année en cours, des performances très remarquables avec un excédent du compte courant de la balance des paiements estimé à 22,21 milliards de dollars, contre 12,57 milliards dollars à la même période de 2007. Sur une base trimestrielle, les performances en la matière sont proches, se situant à 10,84 milliards dollars et 11,37 milliards dollars. Par ailleurs, il faut savoir que cette performance est corrélée par les exportations des hydrocarbures, du premier semestre 2008 qui sont évaluées à 41,71 milliards dollars, contre 26,94 milliards au premier semestre 2007 et 59,61 milliards dollars pour toute l'année 2007. Laksaci a expliqué ceci par le fait que les cours du baril de pétrole ont dépassé leurs précédents records sur les marchés pétroliers, en situation de forte volatilité, avec une progression d'environ 26% au seconde trimestre 2008 par rapport au premier trimestre de l'année en cours, et de 74% par rapport même trimestre de l'année 2007. Par ailleurs, les exportations hors hydrocarbures ont connu une légère augmentation pour atteindre 0,83 milliard dollars alors que, comparé à la même période de 2007, elles étaient estimées à 0,48 milliards de dollars. Cependant, la contribution des exportations hors hydrocarbures à la viabilité de la balance des paiements est très faible, car elle est basée sur les exportations des hydrocarbures ; aussi, cette dépendance se caractérise dans un contexte de progression accrue des paiements au titre des importations des biens et services. D'autre part, l'augmentation des importations des biens qui caractérise la période de 2003 à 2007, particulièrement en 2007, qui a enregistré un taux de croissance de 27,4 %, est bien confirmée au premier semestre 2008. Ainsi, leur niveau est vite monté à 16,87 milliards dollars, en contexte de résurgence de l'inflation mondiale. Pour le 1er semestre et par rapport à la même période de l'année passée, il a été enregistré l'augmentation des importations, notamment pour les produits alimentaires (64,41%) que pour les biens d'équipements industriels et agricoles (53.38%) et les demi-produits (19.57%), ainsi que les services non facteurs évaluées à 5,56 milliards dollars contre 6,93 milliards dollars pour l'année 2007. Dans ce sillage il est utile de souligner que les prix des produits de base et des matières premières ont atteint des nivaux historiquement élevés. Quant à l'analyse de la balance des revenus et transferts courants au premier semestre 2008, l'excédent courant extérieur équivaut presque à l'excédent de la balance des biens et services (21,95 milliards de dollars). Le bulletin fait aussi ressortir que le compte capital et opérations financières, est désormais marqué par une tendance à l'équilibre depuis 2007, suite au désendettement extérieur des années 2004 à 2006. Les investissements directs étranger nets sont estimés à environs 1 milliards dollars. Le bulletin souligne que la stratégie de désendettement a permis à l'Algérie d'être à l'abri de vulnérabilités ou de chocs externes. Selon Laksaci, l'important solde global de la balance des paiements enregistré au 1er semestre, conforte la position financière extérieure et alimente les réserves officielles de change évalué à 133,235 milliards dollars à fin juin 2008, contre 110,180 milliards dollars à fin 2007. Toutefois, l'accroissement soutenu du niveau des réserves officielles de change est due, selon Laksaci, à la diversification des devises de placement et à la gestion prudente des réserves en termes de risque inhérents aux instruments de placements depuis 2004, a permis à la Banque d'Algérie de faire face aux turbulences sur les marchés financiers internationaux. D'autre part, la stabilisation du taux de change effectif réel du dinar constitue une double garantie face aux chocs externes. Cependant, le challenge est de préserver la viabilité de la balance des paiements à moyen et à long terme. En effet, la politique du taux de change est en phase avec la stabilité externe. Quant à l'appréciation du dinar par rapport au dollar américain, celle-ci est conjuguée à un effet de balancier en matière d'évolution du cours dinar/euro, qui a enregistré une dépréciation au premier trimestre, suivie d'une appréciation au seconde trimestre 2008, lesquelles ont conduit à une consolidation à cours terme du taux de change effectif réel du dinar.