Les travailleurs immigrés envoient chaque année plusieurs milliards d'euros à leurs familles restée, dans leurs pays d'origine. La crise économique est venue diminuer le montant des transferts. Selon la Banque Mondiale, près de 9 milliards d'euros ont été envoyés par des travailleurs immigrés en France vers leurs pays d'origine en 2007. Les flux partants de France sont principalement destinés à l'Algérie, au Mali, au Maroc, au Sénégal, à la Tunisie et aux Comores. Une somme que la crise est cependant venue affecter. Les transferts de fonds devraient baisser de 6,1% en 2009. Cette chute s'explique car la crise a été particulièrement sévère pour les secteurs de la construction, de l'automobile et l'intérim : autant de postes largement occupés par des migrants. En 2008 les transferts financiers des migrants dans le monde ont atteint 338 milliards de dollars. Soit trois fois le montant de l'aide mondiale au développement. Les transferts de fonds ont tendance à tirer vers le haut la croissance des pays qui en sont bénéficiaires. Ils augmentent les ressources des ménages et stimulent leur consommation. Les envois d'argent depuis l'étranger représentent 10% du PIB marocain, 12,5% du PIB malien et 21% de PIB des Comores. A cause de la diminution des transferts de fonds, 55 à 90 millions de personnes risquent de tomber dans l'extrême pauvreté, selon un rapport publié par la Banque Mondiale en avril dernier. Au sommet du G8 à l'Aquila en juillet dernier, les chefs d'Etat et de gouvernement ont reconnu l'impact des flux des envois de fonds sur le développement des pays bénéficiaires. Ils se sont fixé comme objectif de réduire le coût d'envoi de 50% durant les cinq prochaines années. Car envoyer de l'argent coûte cher. Les organismes tels que Western Union peuvent prélever jusqu'à 25% de la somme à transférer. Alors, les travailleurs immigrés se débrouillent, s'organisent, font passer des enveloppes de main en main pour qu'elles parviennent à leurs familles. En Espagne par exemple, 20% des transferts des immigrés empruntent des voies informelles. Ce pourcentage serait d'ailleurs une " estimation ", car le secteur est un " univers opaque et non réglementé " donc difficile à quantifier. La Banque d'Espagne estime qu'au cours des neuf premiers mois de 2009, les immigrés ont envoyé vers leurs patries d'origine, 5,2 milliards d'euros dont au moins 1 milliard d'euros en espèces, à bord des bus ou des véhicules de tourisme.