Le statut particulier des enseignants sera examiné et étudié au cours du prochain conseil de gouvernement, c'est du moins ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, lors d'une réunion avec les directeurs régionaux de l'éducation en vue de la préparation de la rentrée scolaire qui aura lieu le samedi 13 septembre. Il faut dire que le nouveau statut de l'enseignant en Algérie est considéré comme l'un des éléments clés de la réforme du secteur de l'éducation. En effet, après la promulgation du statut de la Fonction publique, le ministère et la fédération ont convenu de l'installation d'un groupe de travail conjoint chargé d'examiner le dossier. Ce groupe de travail avait pour mission prioritaire de procéder à l'analyse critique du statut actuel des travailleurs de l'éducation et l'ouverture d'un débat auquel seront associés tous les acteurs au niveau de la base. Par ailleurs, le CLA (Conseil des lycées d'Algérie) a réitéré ses positions et propositions par rapport au statut particulier et au régime indemnitaire. Le CLA a dénoncé lors de son université d'été le report irresponsable à une date ultérieure de la promulgation du statut particulier de l'éducation et de son corollaire, le régime indemnitaire. Deux années sont passées après la promulgation du statut général de la Fonction publique. Pour le CLA la promulgation du statut particulier reste un vœu pieux. Le projet du statut particulier dans sa deuxième mouture ne favorise toujours pas le déverrouillage de la carrière d'enseignant vu les conditions drastiques, les obstacles dressés sur le déroulement de la carrière : post-graduation exigée, agrégation ce qui ne valorise nullement le capital expérience, la création des grades ! "prof d'excellence", "prof coordinateur" ne profitera qu'à une infime minorité. Toutefois, les syndicats autonomes exigent une promotion tous les 5 ans d'un grade à un autre avec glissement catégoriel, et la réduction du volume horaire ; la création d'une année sabbatique va dans le sens de la revendication d'une retraite après 25 ans de service. Par ailleurs, M. Benbouzid a déclaré que 1000 nouveaux inspecteurs sont formés pour accompagner les réformes à terme. Dans ce sillage le premier responsable du secteur de l'éducation a annoncé la création d'une inspection qui se spécialise dans l'évaluation du nouveau système mis en place depuis trois ans. Il n'a pas manqué de rappeler que l'Etat a mis tous les moyens qu'il faut pour atteindre le but de la réforme "une rentrée de qualité". Par ailleurs ce qu'il faut savoir, c'est que la rentrée scolaire 2008-2009 risque d'être difficile dans les CEM en raison de la décision du ministère de l'Education. Les répercussions des réglages effectués durant la précédente année scolaire se feront ressentir à partir de ce mois. L'effet touchera aussi bien le volet quantitatif que pédagogique. Le premier responsable du secteur, Boubekeur Benbouzid, a, rappelons-le, décidé de faire passer l'ensemble des élèves de la cinquième et la sixième année primaires au palier moyen, sous prétexte que la réforme du système éducatif national devait être achevée l'année précédente. Ainsi, tous les élèves, au nombre de 785 942, ont été admis au CEM, sans la moindre prise en considération du niveau pédagogique. Le passage était simplement d'ordre politique ! Le cycle moyen connaîtra, donc, une rentrée scolaire inédite avec un total de 3,3 millions d'élèves, dans seulement 4 500 établissements répartis à travers le territoire national. Pour la première année moyenne, l'effectif va plus que doubler, alors que plus de la moitié de ceux qui ont échoué à l'examen du BEM, l'année précédente, seront rappelés.