Bien qu'elles alimentent le débat national depuis plusieurs mois déjà, les perspectives des enjeux politiques pour la prochaine élection présidentielle d'avril 2009 semblent se préciser désormais. A la faveur des récents développements que vient d'enregistrer la scène nationale, c'est la question d'un éventuel troisième mandat pour le président de la République qui est posée à nouveau. En effet, il suffit de tenir compte des seules déclarations faites par le chef de l'Etat devant le ministre des Finances, Karim Djoudi, qu'il a auditionné avant-hier, pour relever à quel point la portée de la politique présidentielle est désormais inscrite dans le long terme. Les projections de Abdelaziz Bouteflika quant à la conduite de la stratégie de développement du pays permettent désormais d'accréditer cette probabilité. En effet, au moment où il évoquait la problématique d'une gestion rationnelle des ressources financières du pays, le président de la République a adressé une série d'instructions à l'ensemble des cadres du secteur des finances ayant pris part à l'audience pour que soit pris en compte, "à l'avenir, l'examen de tout projet d'investissement public (et pour que ce dernier) soit accompagné de la prise en considération des dépenses de fonctionnement et autres dépenses récurrentes qu'il générera (…) Cela n'est pas destiné à freiner les efforts de l'Etat en matière de développement auxquels j'accorderai toujours une importance extrême, tant les retards à rattraper sont encore importants dans notre pays. Mais nous devons aussi renforcer notre visibilité sur l'avenir à moyen et long terme. J'entends donc que cette démarche soit mise en œuvre lors de la préparation du prochain programme quinquennal pour la période 2009-2014. J'entends également que ce futur programme accorde la priorité aux projets ayant fait l'objet des études préalables pour leur lancement sans retards, ni réévaluation". Cette déclaration, à elle seule, suffit pour comprendre qu'un nouveau programme quinquennal, devant véhiculer et encadrer le programme présidentiel pour la période 2009-2014, est d'ores et déjà en préparation. Laquelle formule que le chef de l'Etat a toujours prônée depuis son arrivée à la magistrature suprême, il y a près d'une décennie. En effet, chacun des deux mandats de Abdelaziz Bouteflika a été encadré par un plan quinquennal. D'autre part, lors de cette séance de travail qui a concerné exclusivement le secteur des finances, le président de la République a beaucoup plus insisté sur les défis que l'Algérie est appelée à relever dans ce domaine à long terme, comme la question des fonds souverains, la gestion des réserves de change et l'encouragement du financement de l'investissement productif dans le pays. Autant d'indices qui laissent les observateurs à conclure que le chef de l'Etat semble, désormais, plus enclin à se présenter à sa propre succession lors de la présidentielle d'avril prochain. Peu avant les déclarations du chef de l'Etat, c'est le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, qui annoncera la couleur, il y a quelques jours, lors de l'ouverture solennelle de la session d'automne du Parlement en évoquant une période cruciale qui sera marquée par des échéances capitales comme la révision de la Constitution. Cette dernière étape, en tout cas, c'est la dernière qui reste à franchir pour rendre possible la candidature du président de la République pour un troisième mandat.