Bouteflika salue les campagnes menées tambour battant l'appelant à briguer un troisième mandat. Le président Abdelaziz Bouteflika a rassuré sur l'Algérie de demain aux plans sécuritaire, politique, social ainsi que sur les perspectives économiques du pays. Le premier magistrat du pays a choisi l'agence Reuters pour lever le voile sur le mystère soigneusement entretenu autour de la révision de la Constitution et sa très probable participation à la présidentielle de 2009. Bouteflika n'a pas prononcé le mot clé, mais a donné des signes qui ne trompent pas. Des signes qui confirment sa volonté de briguer un troisième mandat. «Que des organisations ou des partis politiques se préoccupent déjà de la prochaine élection présidentielle, je n'y vois que la manifestation de l'intérêt que notre population et la classe politique apportent à la vie politique et au devenir de notre pays. C'est une preuve de maturité politique que je ne peux que saluer», a-t-il soutenu. Bouteflika salue ces initiatives même si officiellement, il n'a pas encore annoncé sa participation à la présidentielle de 2009. En cautionnant politiquement et sans ambages les appels du Front de libération nationale (FLN) et ceux des différentes organisations et associations nationales, le président ne vient-il pas de divulguer ses ambitions à l'horizon 2009? En effet, à aucun moment, dans l'entretien accordé à l'agence Reuters, le chef de l'Etat ne s'est montré gêné par la campagne menée tambour battant sur la scène politique autour de cette question. Bien au contraire. Celle-ci est classée dans le cadre de la dynamique politique et des débats d'idées; ce qui pourrait constituer un feu vert à «la société civile» pour renforcer son offensive durant les prochaines semaines. Cette position mettra, par ailleurs, certaines formations dites alliées du président, à l'image du MSP, dans une position très délicate. En effet, la formation de M.Bouguerra Soltani n'a pas encore tranché en ce qui concerne son soutien au président, sous prétexte que le premier concerné n'a pas révélé ses ambitions politiques. Il faut savoir que ce débat n'a pas laissé «indifférentes» les capitales occidentales. Ainsi avec cette détermination, la maladie du président relève du passé. Rien ne l'empêchera donc de briguer un troisième mandat. Dans le rapport annuel sur les droits de l'Homme, publié par le département d'Etat américain mercredi 12 mars, il est clairement reproché à la classe politique algérienne d'anticiper le débat sur l'éventualité d'un troisième mandat pour le chef de l'Etat alors que son deuxième mandat n'est même pas achevé. «C'est une première depuis l'ouverture politique en Algérie», souligne le document. Le président algérien a bien saisi les enjeux d'une telle démarche. C'est dans ce contexte qu'il a défendu que son souci principal, actuellement, est «d'achever correctement mon deuxième mandat en espérant atteindre tous les objectifs que je m'étais fixés et qui faisaient l'objet de mon programme électoral.» Par ailleurs, à une réponse concernant son état de santé, le président Bouteflika a réitéré qu'il se porte bien: «Tout le monde sait que j'ai été malade et que j'ai dû suivre une convalescence sérieuse. Mais, maintenant, j'ai repris mes activités normales et je ne pense pas que mon état de santé doive encore susciter des commentaires ou des supputations plus au moins fantaisistes.» Une autre donne qui devra jouer en sa faveur en 2009. A une question relative à l'ouverture du champ culturel aux «islamistes», et la restriction de l'activité politique durant les deux mandats, le président a fait remarquer: «Je ne sais sur quoi reposent ces observations alors que nos efforts pour encourager toutes les activités culturelles sont évidentes», ajoutant que l'activité politique ne «cesse de se développer d'abord à travers les partis politiques et ensuite par l'organisation d'élections à tous les niveaux». Bouteflika refuse de parler de la «normalisation» de la vie politique algérienne: «Je n'accepte pas le terme ´´normalisation´´ de la vie politique algérienne» car, a-t-il dit, «il laisserait supposer que nous sommes en situation anormale, alors que notre norme est fixée par notre propre Constitution et non par comparaison avec le régime de tel ou tel autre pays».