On parle toujours de la mise à niveau des entreprises et jamais de l'administration. L'entreprise sait très bien qu'elle est un des piliers de l'économie de marché mais l'administration se fait plus discrète en ce domaine particulier. Il n'y a pas longtemps, l'entreprise était le lieu qui sécurisait un revenu, qui préparait le déroulement de carrière des travailleurs (on disait travailleurs et non employés), et qui conservait ces derniers jusqu'à leur accorder la retraite. Elle distribuait même des logements car elle-même en recevait sous l'appellation de quotas. C'était la culture de la procédure et non celle des résultats, ces derniers se mesurant à la consommation des crédits et non des réalisations physiques. C'était quand même un monde de confort pour les "travailleurs", même minimal, où l'insécurité de l'emploi était inconnue et où tout le monde avait droit à la parole au sein des assemblées dites de travailleurs. Quelle entreprise aujourd'hui a émergé d'une phase de transition au long cours et à laquelle on fixe un délai pour qu'elle se mette à niveau et puisse concurrencer les entreprises étrangères avec pour objectif de faire en peu de temps et en simulation les expériences vécues par ces dernières à travers des décennies pour ne pas dire des siècles ? Il faut bien reconnaître que l'entreprise est sommée d'effectuer de véritables "travaux d'Hercule" sans en avoir les moyens. Il suffit d'écouter la voix du secteur privé qui en appelle fort justement à la protection de la production nationale pour se rendre compte qu'amener l'entreprise algérienne en peu de temps à se mettre au niveau des entreprises étrangères ultra performantes relève du domaine de l'impossible.Il n'y pas que les entreprises qui doivent se mettre à niveau. Il devrait en être de même pour les administrations qui devraient accompagner les entreprises dans le processus de leur mutation. L'entreprisse sait au moins ce qu'elle doit faire même si elle n'y parvient pas obligatoirement, mais par contre, qu'auraient à faire l'administration publique pour être en phase avec la protection de la production nationale et surtout pour amener les entreprises étrangères à ré investir leurs bénéfices et non pas à expatrier des bénéfices qui leur proviennent des ventes et non de la production, c'est-à-dire les obliger à participer au développement, sinon quel aurait été leur apport à l'Algérie ?