La privatisation des officines par l'Entreprise nationale de distribution des médicaments (Endimed) pose toujours problème selon l'Ordre national des pharmaciens qui juge que l'opération n'est pas encore achevée depuis des années. Le vice-président de l'ONP, Lotfi Benbahmed, invité de la radio chaîne III a souligné que seules "1 000 pharmacies ont été privatisées sur 2000". Une situation inquiétante, a rappelé le représentant de l'Ordre des pharmaciens qui s'interroge sur ces lenteurs. Il est "inadmissible de voir des pharmaciens en chômage et des officines sans pharmaciens". Un "paradoxe", a-t-il. Lotfi Benbahmed souhaite que l'Endimed associe les pharmaciens qui demandent des "facilitations pour la reprises de ces pharmacies". Car il s'agit pour lui, d'un "problème de santé publique". L'autre crainte soulevée par l'ONP est liée à la non disponibilité de certains médicaments, notamment pour les malades chroniques, qui pourrait se poser après la décision d'interdire toute importation de médicaments fabriqués localement. Lotfi Benbahamed ne souhaite pas en arriver à cette situation et attend que l'engagement des entreprises algériennes soit concrétisé. Toutefois pour lui c'est une manière d'encourager la production nationale et l'utilisation du générique. L'Ordre national des pharmaciens adhère à cette décision mais son vice-président estime que la politique du générique "tous azimuts", menée par les pouvoirs publics a créé la "confusion " car il n'y a pas de "répertoire du générique", a-t-il précisé. Selon Lotfi Benahmed, l'Algérie est déjà arrivée à "115 génériques". D'où son appel à la mise en place au plus vite de l'Agence du médicament comme décidé durant l'été dernier par le gouvernement. Celle-ci permettra, poursuit-il, d'avoir une politique "cohérente du médicament et une stabilité de la décision en mettant en place des commissions d'experts pour plus de transparence". Et Lotfi Benbahmed de relever au passage que le niveau des marges bénéficiaires des pharmaciens est le "même pour le générique et le princeps ce qui n'est pas encourageant pour l'utilisation du générique", a-t-il déclaré. Il demande ainsi une "réévaluation" des marges bénéficiaires d'autant que la consommation va de plus en plus vers le médicament du générique. La qualité étant à présent "maîtrisée mais reste à mettre les instruments réglementaires en impliquant les prescripteurs", affirmé le vice-président de l'Ordre des pharmaciens. Abdelghani M.