Comme la plupart des métaux non ferreux, le cuivre a jusqu'à maintenant relativement bien résisté à la crise financière. Son cours, qui avait chuté vendredi 12 septembre à Londres à son plus bas niveau depuis le début de l'année, se maintient depuis lundi sur le même palier, au-dessus des 6 700 dollars la tonne. Les investisseurs qui l'avaient porté sur un piédestal cette année, le propulsant tout près de la barre des 9 000 dollars au début du mois de juillet. Néanmoins, ces derniers n'ont plus grand-chose à vendre sur ce marché. La crise de l'industrie automobile conjuguée à celle du bâtiment réduit à néant la demande de cuivre sur le marché américain. Depuis, les cours dégringolent et le reflux des achats se confirme. Le sort du métal rouge dépend aujourd'hui du réveil de la Chine. Depuis quelques mois, sa demande de cuivre est atone. Mais les achats devraient reprendre très vite, car en ce moment le métal rouge disponible sur le marché de Shanghai, interdit aux opérateurs étrangers est plus cher que celui qui est proposé sur le marché londonien des métaux. Au niveau mondial, les réserves globales sont très basses, elles représentent à peine cinq semaines de consommation. Du côté de l'offre, la production est toujours entravée par les mouvements sociaux ou les problèmes de maintenance. Le Chili, le premier producteur au monde, craint de voir l'extraction ralentie par le conflit en cours en Bolivie car l'approvisionnement en énergie des mines chiliennes dépend du gaz bolivien.Le métal jaune s'en sort quant à lui à bon compte. Le mercredi 17 septembre, la panique est à son comble. La Lehman Brothers est en faillite, et le plan de sauvetage de l'assureur américain AIG ne réussit pas à rassurer les investisseurs. Dans ce marché où les actions s'effondrent, où même les bons du Trésor américain offrent des rendements négatifs, tous se ruent sur les valeurs refuge, c'est-à-dire sur le marché de l'or. L'once enregistre alors sa plus forte hausse en une seule séance : + 11%. On n'avait pas vu ça depuis 1980. La barre des 900 dollars est effleurée alors qu'une semaine auparavant le cours sombrait vers les 750 dollars l'once. Jeudi, les acheteurs continuent à affluer. Le même jour les banques centrales injectent massivement des capitaux pour aider les banques, le gouvernement américain annonce le rachat des actifs douteux détenus par les banques. Les bourses repartent à la hausse et le marché de l'or plonge. Nouveau record historique, cette fois à la baisse. Sur la semaine, le solde est toutefois positif, le cours de l'or est remonté à 869 dollars l'once. Pour limiter l'hyper volatilité qui s'est développée la semaine dernière, la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), le gendarme des marchés à terme américains, a augmenté les appels de marge que doivent acquitter les opérateurs, ce qui a pu également accentuer le repli de la dernière journée de la semaine. La plupart des analystes parient aujourd'hui sur le rebond durable du métal précieux dans les prochains mois.