La semaine qui vient de s'écouler a été bonne pour l'ensemble de métaux, le recul de la monnaie américaine ayant aiguisé l'appétit des investisseurs pour les matières premières en général et les métaux précieux en particulier. Ces derniers ont d'ailleurs suivi à la trace du dollar, plongeant en début de semaine, avant de terminer en hausse ou stables, quand le billet vert s'est à nouveau affaibli."Le marché des métaux précieux a modestement grimpé au cours des dernières 24 heures, le dollar perdant du terrain après que la Fed eut annoncé qu'elle allait laisser ses taux à des niveaux bas et maintenir son programme actuel de relance" (par l'assouplissement quantitatif), a commenté James Moore, analyste du cabinet Bullion Desk. Alors qu'un regain du billet vert avait pesé sur le marché en début de semaine, son affaiblissement les a ensuite aidés à rebondir. Le métal jaune a repris le terrain perdu récemment, grimpant vendredi jusqu'à 948,48 dollars, un plus haut depuis deux semaines, à la faveur d'une glissade du dollar, tombé à 1,41 dollar pour un euro. Le métal jaune avait pourtant mal commencé la semaine: il était tombé à 913 dollars, victime d'un regain du dollar lundi et mardi. L'envolée du métal devrait toutefois être limitée par le faible niveau d'achat des bijoutiers. "Les prix de l'or sont encore trop élevés pour attirer les chasseurs de bonnes affaires, et la période de l'année n'est pas très propice, avec la mousson qui arrive en Inde et les fabricants de l'hémisphère nord qui préparent leur départ en vacances", notait ainsi John Reade, analyste chez UBS. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 942 dollars vendredi au fixing du soir, contre 933,75 dollars vendredi dernier. L'once d'argent a suivi l'or et récupéré ses pertes de la semaine précédente. Elle a clôturé vendredi à 14,26 dollars contre 14,23 dollars une semaine plus tôt. Les métaux platinoïdes ont commencé par accentuer leur chute, avant de se redresser grâce à la glissade du dollar, le palladium finissant même en petite hausse. Le platine s'est d'abord enfoncé jusqu'à 1156 dollars l'once mercredi, avant de repasser jeudi la barre des 1200 dollars. Vendredi, il s'est hissé jusqu'à 1211,75 dollars, son niveau le plus élevé depuis deux semaines.En outre, les prix des métaux ont augmenté ou fini stables cette semaine, renouant pour la plupart avec leurs niveaux d'il y a quinze jours, grâce à un regain de confiance des investisseurs sur la reprise économique et malgré des fondamentaux relativement baissiers. Du côté des facteurs incitant à prendre des risques, les chiffres définitifs du PIB américain pour le premier trimestre ont montré jeudi que le plus fort de la crise semblait être passé aux Etats-Unis. Autre facteur propre à aiguiser le goût du risque, les chiffres des commandes de biens durables, toujours aux Etats-Unis, ont progressé en mai de 1,8% par rapport à avril alors que les analystes tablaient sur une baisse de cet indicateur de 0,9%. "La tendance à la hausse des prix a repris de la vigueur avec des achats de couverture et des ventes plus réduites" observaient les analystes de Barclays Capital pour qui "les prix sont dirigés actuellement autant par le sentiment du marché que par les fondamentaux, ce qui signifie qu'ils vont rester extrêmement sensibles aux nouvelles macro-économiques".Le cuivre s'est remis de ses pertes de la semaine précédente et a fini en belle forme, après un plus haut jeudi, depuis le 15 juin dernier, à 5145 dollars pour une tonne. Le marché du cuivre présente pourtant un tableau baissier pour le métal rouge, avec un surplus de 50'000 tonnes au premier trimestre 2009, révélé cette semaine par le groupe international d'étude du cuivre (ISCG). En revanche, pour le seul mois de mars, le marché a présenté un déficit d'environ 50.000 tonnes "principalement dû à une hausse importante des importations chinoises de cuivre raffinée, augmentant par conséquent la consommation apparente sur le mois". L'aluminium a lui aussi effectué une nette remontée touchant vendredi un niveau plus atteint depuis le 12 juin à 1689 dollars la tonne. Il devait compter avec des fondamentaux mitigés, la production mondiale d'aluminium ayant rebondi au mois de mai, passant à 2,957 millions de tonnes contre 2,813 millions de tonnes en avril. Sur un an, elle a toutefois décliné de 11,9%, les producteurs ayant réduit fortement leurs cadences pour s'ajuster à une demande très affectée par la crise économique mondiale. Les stocks mondiaux d'aluminium ont eux encore un peu baissé en mai, atteignant 2,520 millions de tonnes en mai contre 2,576 (chiffre révisé) le mois précédent. Les stocks mondiaux d'aluminium ont ainsi enregistré une quatrième baisse d'affilée, ce qui les ramène à un niveau inférieur de 14,48% à celui de l'an dernier à pareille date. R.T.M.