Les métaux de base du London Metal Exchange (LME) ont avancé bon train cette semaine, poussés par des espoirs grandissants de reprise économique et par de vigoureuses importations chinoises, cuivre, aluminium et nickel touchant des plus hauts depuis plusieurs mois. "Le climat du marché continue à s'améliorer, car les données économiques montrent que non seulement le pire est derrière nous, mais que la croissance des principaux pays consommateurs de métaux, comme la Chine, s'accélère", ont souligné les analystes de Barclays Capital. Selon eux, le seul risque pouvant affecter les prix des métaux est "un ralentissement potentiel des importations chinoises". Les espoirs de reprise ont été alimentés par une série de bons résultats d'entreprises aux Etats-Unis, notamment dans le secteur bancaire, qui se relève de la crise des "subprimes". Le CUIVRE a grimpé jusqu'à 5575 dollars la tonne, son niveau le plus élevé depuis octobre, dopé par la vigueur des importations chinoises de métal rouge. Dans son rapport mensuel, le Groupe international d'étude du cuivre (ICSG) a révélé un déficit de 120'000 tonnes de cuivre au mois d'avril, "principalement dû à une forte hausse des importations nettes chinoises de cuivre raffiné", ramené toutefois à 50'000 tonnes en données ajustées des variations saisonnières. Alors que le marché était obsédé par la demande depuis fin 2008, un regain d'intérêt pour l'offre a émergé, signe d'un nouvel optimisme. "L'annonce d'une interruption de production dans la mine de Collahuasi au Chili a également entraîné des achats" de cuivre, "ce qui suggère que le marché s'intéresse de nouveau aux problèmes d'offre", soulignaient ainsi les analystes de BaseMetals. Cette mine géante a souffert d'un problème électrique ayant affecté une partie de l'activité, selon les sociétés Anglo-American et Xstrata qui la co-exploitent, a rapporté Dow Jones Newswires. L'ALUMINIUM a cassé la barre des 1800 dollars, touchant 1808 dollars vendredi. "Les prix de l'aluminium ont été tirés vers le haut ces derniers jours par un optimisme grandissant sur les perspectives en Chine ainsi que par un affaiblissement du dollar", explique Dan Smith, analyste chez Standard Chartered. De leur côté, L'or et les métaux précieux ont profité comme la semaine dernière de la glissade persistante du dollar, le métal jaune s'approchant des 960 dollars l'once, tandis que les platinoïdes remontaient vers leurs pics de début juin. L'once d'or a confirmé sa progression de la semaine précédente, stimulée par un billet vert affaibli. Son cours a atteint 957,42 dollars jeudi, un plus haut depuis le 12 juin. Ce mouvement a coïncidé avec une chute du dollar, tombé à 1,4291 dollar pour un euro, son niveau le plus faible depuis le 3 juin. Une étroite corrélation inverse unit la valeur du dollar et le prix de l'or: les investisseurs achètent ce métal lorsque le billet vert baisse, afin de se prémunir contre l'inflation. Toutefois, la performance de l'or "fait pâle figure comparée à la vigueur observée sur les autres matières premières, spécialement le cuivre", note John Reade, de la banque UBS. Les gains de l'or ont été limités notamment par la faiblesse des achats physiques de métal par les bijoutiers. "Les ventes aux joailliers ont été faibles toute l'année, avec seulement un pic fin avril-début mai, mais peu significatif", comparé à de fortes transactions l'an dernier. Les cours de l'or pourraient être plus volatils, avec des volumes d'échanges réduits en raison des congés d'été, prévient James Moore, du cabinet Bullion Desk. Dans l'ensemble, "ils devraient se maintenir dans une large fourchette de prix, entre 905 et 950 dollars", juge-t-il. Suivant le mouvement de l'or, l'argent s'est apprécié, avec un pic à 13,87 dollars touché jeudi. Les métaux platinoïdes ont continué à rebondir, portés eux aussi par la faiblesse du dollar mais aussi par des espoirs de reprise, augurant d'une plus forte consommation de matières premières industrielles. Le platine a grimpé jusqu'à 1193 dollars, mais il est resté à distance de son pic de juin, à près de 1300 dollars. Le palladium est allé, lui, jusqu'à 260 dollars, à un cheveu de ses plus hauts de juin. Les alimentaires ont profité encore cette semaine d'un regain d'appétit des investisseurs grâce à la confirmation de l'éclaircie sur l'économie mondiale, auxquelles se sont ajoutées des inquiétudes sur les approvisionnements. "Les matières premières agricoles ont réalisé de meilleures performances cette semaine, le cacao étant soutenu par les chiffres meilleurs que prévu des concassages américains au premier trimestre", commentaient les analystes de Barclays Capital. Le cacao a consolidé son avance et touché jeudi des plus hauts depuis avril à Londres, à 1832 livres la tonne, tandis qu'il s'élevait à 2922 dollars à New York, niveau plus observé depuis près d'un an. "Parmi les alimentaires, les chiffres sur les importations ont été particulièrement bénéfiques pour le cacao, les chiffres chinois montrant des importations ayant grimpé à leur plus haut niveau depuis septembre dernier", rapportaient les analystes de Barclays Capital. R.T.M.