Les métaux du groupe platine ont décroché de nouvelles médailles cette semaine, touchant des records depuis plus d'un an, tandis que l'or et l'argent terminaient en petite baisse. Ignorant la progression du dollar, les métaux du groupe platine ont continué sur leur lancée et atteint des sommets inédits depuis des mois. Le platine a grimpé jusqu'à 1754 dollars l'once, un prix plus atteint depuis juillet 2008. De son côté, le palladium a atteint 572 dollars l'once, du jamais vu depuis mars 2008. La production de platine et de palladium a chuté en 2009 mais elle devrait se remettre à croître cette année à moins d'un choc sur l'offre imprévu, et les surplus de platine vont rester élevés, selon les données publiées jeudi par le cabinet GFMS. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 1725 dollars vendredi contre 1708 dollars l'once vendredi dernier. L'once de palladium a terminé à 555 dollars contre 532 dollars une semaine plus tôt. Les cours de l'or ont terminé la semaine en baisse, après avoir effacé des pertes plus importantes subies en début de semaine en raison de l'affaire Goldman Sachs. En début de semaine, les cours du métal jaune ont continué à faiblir. Victime comme d'autres actifs financiers, de l'inquiétude suscitée par les poursuites du gendarme boursier américain contre la prestigieuse banque d'affaire Goldman Sachs, accusée de fraude, l'or a plongé jusqu'à 1.124 dollars l'once lundi. Par la suite, le marché a peu à peu effacé ses pertes, sans toutefois réussir à retrouver son niveau de vendredi dernier. Utilisé comme monnaie refuge face à un euro miné par la crise grecque, le dollar est monté jeudi à son niveau le plus fort depuis avril 2009, freinant les achats d'or. "L'or oscille comme tous les autres actifs à risque au gré des mouvements de change", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste chez Commerzbank. Paradoxalement, "l'or est aussi l'ultime valeur refuge qui puisse profiter d'achats de couverture contre les risques de défaut d'un Etat" soulignait-il. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1139,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1151,50 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a suivi la même trajectoire que l'or, finissant en petite baisse après un plongeon en début de semaine. "L'argent évolue sous le seuil de 18 dollars l'once, faisant preuve d'une robustesse relative malgré des ventes importantes de la part des fonds cotés", observait Eugen Weinberg, économiste chez Commerzbank. Selon lui, la résistance du métal à ces liquidations était attribuable à "la composante industrielle" de ce métal, soutenu par les achats physiques d'industriels.. De son côté, le marché des métaux de Londres (LME) s'est replié cette semaine, huit jours après avoir atteint des sommets, un renforcement marqué du dollar face à l'euro incitant les investisseurs à empocher des bénéfices. Après plusieurs semaines d'ascension, le London Metal Exchange (LME) a cédé du terrain, notamment en raison d'un renforcement de la monnaie américaine, un facteur dissuasif pour les achats de matières premières. Le dollar a grimpé jeudi jusqu'à 1,3202 dollar pour un euro, son niveau le plus fort depuis avril 2008 face à une monnaie unique sapée par les inquiétudes sur la dette grecque. "La vigueur du dollar devrait empêcher toute velléité de progression des prix des matières premières à court terme et elle pourrait, inversement, renforcer la probabilité d'une forte rechute des cours", juge Ed Meir, analyste chez MF Global. "Pour les métaux en particulier, les craintes sur la pérennité de la croissance chinoise vont aussi tracasser le marché, car les autorités chinoises devront jouer leur joker, qui consiste à élever les taux d'intérêt", ajoutait M. Meir. Le contexte reste néanmoins porteur pour les métaux de base, estiment les analystes de Barclays Capital, soulignant l'amélioration continue de l'économie mondiale et une baisse des stocks de métaux. "Les stocks de nickel baissent à un rythme de plus en plus rapide (...). Les réserves de cuivre, zinc, plomb et d'étain ont dans l'ensemble décliné sur la semaine", ont-ils noté. Le CUIVRE, chef de file du marché, qui avait atteint la semaine dernière un plus haut depuis août 2008, à 8043 dollars la tonne, est repassé sous le seuil des 8000 dollars, cédant près de 2% sur la semaine. Facteur potentiellement haussier pour les cours, une grève a été annoncée début mai (du 5 au 12) dans la mine portugaise de Neves-Corvo, opérée par le groupe minier Lundin, signalait Barclays Capital. L'ALUMINIUM qui avait grimpé vendredi à son meilleur niveau depuis fin septembre 2008, jusqu'à 2494 dollars, a perdu 6,5% sur la semaine. Signe que le marché est plus que bien approvisionné, le groupe d'études chinois Antaika a estimé que la Chine devrait exportatrice nette d'aluminium cette année, en raison de la surproduction, rapportait Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank.