Il pleut des distinctions sur le premier et unique long-métrage de Lyès Salem, Mascarades, un film dont la sortie nationale a eu lieu le 10 septembre dernier.Avant même que cette oeuvre aussi drôle que populaire ne soit à l'affiche de quelques unes de nos salles comme celles de Béjaia, de Tlemcen de Annaba, Oran …, il avait raflé un prix dans le festival du film francophone d'Angoulême qui s'est déroulé dans cette même ville début septembre. Un excellent présage pour Mascarades qui sera présenté prochainement au très attendu Festival international de Carthage prévu fin octobre . Lors du Festival international du film de Namur, Mascarades s'était doublement distingué. Le film a raflé le prix du jury junior, un prix qui consiste en une sculpture de l'artiste namurois Jean Claude Simus, ainsi que le prix du public de la ville de Namur d'une valeur de 4000 euros. Cette dernière distinction est une aide au réalisateur pour de prochaines réalisations. Le festival international du film francophone de Namur a eu lieu du 27 septembre au 03 octobre dernier avec plus de 140 films à l'affiche toutes catégories confondues. La plus haute distinction de cette manifestation qui en est à sa 23ème édition est le Bayard d'Or remis cette année à Le crime est notre affaire de Pascal Thomas, une adaptation très réussie d'un des romans de Agatha Christie.Mascarades est une coproduction algéro- française ayant reçu entre autres une aide de “Alger, capitale de la culture arabe”. Des trophées pour Lyès Salem, il fallait s'y attendre, lui qui était plusieurs fois primé pour ses courts-métrages dont, Cousines, une œuvre absolument épatante. Mascarades est un vrai régal ! Film drôle, intelligent, rigolo, fin …. C'est une œuvre résolument populaire avec un sujet aussi réel que drôle. Loin des thèmes révolutionnaires qui ont fait pendant trente ans l'essentiel de notre cinéma, Mascarades sent la fraîcheur, la jeunesse, mais aussi la révolte d'être dans un espace temps de fous où tout le monde est, soit faux soit fou. Et même l'un de ces personnages narcoleptiques ne se réveille que pour se rendormir, belle métaphore qui englobe à la fois l'image des êtres et celle d'un pays où tout est immobile. L'idée de ce film lui était venue en écoutant un jour une rumeur de la bouche de son jeune frère. “Quand j'écrivais le scénario, j'avais passé un petit mois à Alger. J'étais avec mon jeune frère dans la voiture. C'était il y a un an et demi à peu près. On passe à côté d'El Harrach. Il me dit, tu vois dans cette station d'El Harrach, il y a un python de six mètres, il a mangé une poule, ils ont fait venir le préfet, des Russes pour l'attraper. Je lui ai répondu, arrête de dire des bêtises! En fait, je me suis retrouvé moi-même à raconter cette histoire, en y croyant moi-même, à un ami qui m'a rejoint, qui m'a dit pareil. Arrête les conneries, ce n'est pas possible. Alors que je n'avais effectivement rien lu ni vu. Ce n'est pas le téléphone arabe. C'est une rumeur qui, tout d'un coup, vous donne envie de croire, va savoir pourquoi. L'ennui peut-être... ” disait le réalisateur dans un entretien. Personnage principal dans ce film, Lyès Salim (Mounir) tout aussi que le reste des personnages dont Mohamed Bouchaib, Sarah Reguieg, (Rym), Rym Takoucht, et Mourad Khan, furent absolument épatants. Le film tente de décortiquer sur une note pessimiste, les jeux de masques de la vie sociale, ses renoncements et ses occasions ratées. En voici un avant-goût à travers ce synopsis : “ Un village quelque part en Algérie. Orgueilleux et fanfaron, Mounir aspire à être reconnu à sa juste valeur. Son talon d'Achille : tout le monde se moque de sa sœur, Rym, qui s'endort à tout bout de champ. Un soir, alors qu'il rentre soûl de la ville, Mounir annonce sur la place du village qu'un riche homme d'affaires étranger a demandé la main de sa sœur. Du jour au lendemain, il devient l'objet de toutes les convoitises. Aveuglé par son mensonge, Mounir va sans le vouloir changer le destin des siens... ” Ce premier long-métrage de Lyès Salem qui fera quelques festivals vient de se voir décerner le Valois d'or du Meilleur film du 1er Festival du film francophone d'Angoulême.