Depuis sa sortie en 2007, l'unique film de Lyès Salem " Mascarade " ne cesse de rafler des trophées dans les quatre coins du globe à la faveur de la majorité des festivals internationaux. Il y a deux ans sortait cette œuvre populaire réalisé, par un cinéaste algérien qui vit en France (Lyès Salem) dans le cadre d'Alger "capitale de la culture arabe " et depuis, il pleut des distinctions sur lui. Techniquement bien fait, drôle, rigolo, " Mascarade " est politiquement très correct. Présenté entre le 16 et le 17 octobre (date anniversaire de la répression française contre des centaines d'algériens jetés à la Seine) dans le cadre du 14ème Festival du film arabe (The Arabian Sights Film Festival), tenu du 09 au 18 octobre en collaboration avec l'Ambassade d'Algérie aux Etats-Unis. Le film a obtenu le prix ''The Arabian Sights Film Festival Audience Award'. Cette présentation a été suivie d'une réception offerte aux spectateurs. "Mascarade", qui fera le tour des Etats-Unis en 2010, a eu un grand succès auprès du public majoritairement américain. Le nouveau prix qu'il vient de remporter s'ajoute à celui du meilleur film qu'il avait obtenu au Festival International de Dubaï. Ainsi, " Mascarade " continue de glaner des Trophées là où il passe, de façon si pathétique qu'on ne sait plus trop quoi penser des prix. Ayant déjà commencé par le circuit relativement malmené du court- métrage, Lyès Salem s'était quand même fait remarquer par plusieurs de ses courts dont " Cousines" qui avait été distingué là où il était présenté. Les professionnels avaient même prédit que ce jeune algérien qui vit en France, allait être une valeur sûre du 7ème art, d'autant que les territoires qu'il explore sont totalement frais, du fait qu'il ne s'attaque pas au registre du cinéma révolutionnaire ou encore celui du terrorisme, mais plutôt sur les thèmes fondamentalement humains. Lors des dernières journées du cinéma de Carthage, " Mascarade " est revenu avec deux trophées dont le Tanit d'or des Juniors et le Prix de la Première œuvre. "Le film a surpris plus d'un. Il a été le plus applaudi dans la salle, et les éloges ont rapidement gagné les rues de Tunis. Un régal. Une bouffée d'air extraordinaire. Pour un premier long-métrage, c'est carrément magistral. Désopilant, intègre et génial. Lyès Salem a convaincu tout le monde, grands et petits. " avait soutenu Yasmina Khadra, qui a présidé le jury de ce festival, en proposant ce film aux Amis du CCA (Centre culturel algérien) à Paris. Mais encore, ce film qui crève l'écran comme l'a été " Rachida " de Mina Bachir Chouikh cinq ans plutôt, a été distingué par d'autres prix. Il s'agit du " Grand prix de la fiction " au festival des cinémas d'Afrique du pays d'Apt, (France), tenu du 6 au 11 novembre et du " Grand prix du public " au festival des films africains de Besançon, " Lumière d'Afrique ", organisé du 8 au 16 novembre. Ce long-métrage a également raflé le prix de la " Meilleure interprétation masculine " attribué à Lyès Salem pour le rôle qu'il a incarné dans ce film et qui lui a été décerné au festival du film de la Réunion, tenu du 4 au 8 novembre 2008. Comme il avait raflé à Carthage, le prix sacré "Espoir féminin " pour Rym Takhouchet aux JCC (Journées cinématographiques de Carthage) pour son rôle d'épouse de Lyès Salem dans le film. Film aussi populaire que drôle, "Mascarade " raconte l'histoire d'un village paisible dont le quotidien est alimenté par la rumeur publique autour de la famille de Mounir Mekbel, personnage principal campé par Lyès Salem, plus particulièrement sa sœur Rym, dont on dit qu'elle finira vieille fille en raison d'une étrange pathologie du sommeil qui l'affecte. Excédé, son frère Mounir décide de réagir et annonce qu'il lui a trouvé un riche prétendant étranger, exacerbant davantage les spéculations des uns et des autres, mais aussi les envies et les appétits. Ce long-métrage a déjà raflé le " Valois d'or " au festival du film francophone d'Angoulême et deux prix au festival de Namur (Belgique). Produit par Laïth Media (Algérie) et Dharamsale (France) " Mascarade " a été réalisé avec le soutien de la manifestation " Alger, capitale de la culture arabe 2007 ". Le secret de cette réussite, c'est sans doute le côté à la fois réel et surréaliste de la chose. Surtout les deux à la fois, d'autant que dans un entretien le jeune réalisateur avait soutenu que quand il écrivait le scénario, " j'avais passé un petit mois à Alger. J'étais avec mon jeune frère dans la voiture. C'était il y a un an et demi à peu près. On passe à côté d'El Harrach. Il me dit, tu vois dans cette station d'El Harrach, il y a un python de six mètres, il a mangé une poule, ils ont fait venir le préfet, des Russes pour l'attraper. Je lui ai répondu, arrête de dire des bêtises! En fait, je me suis retrouvé moi-même à raconter cette histoire, en y croyant moi-même, à un ami qui m'a rejoint, qui m'a dit pareil. Arrête les conneries, ce n'est pas possible. Alors que je n'avais effectivement rien lu ni vu. Ce n'est pas le téléphone arabe. C'est une rumeur qui, tout d'un coup, vous donne envie de croire, va savoir pourquoi. L'ennui peut-être "... disait-il. Rebouh H