L'assurance contre les catastrophes naturelles n'est toujours pas ancrée dans les mœurs des citoyens. Pourtant, le risque est toujours présent et n'est jamais écarté tant les catastrophes se suivent et parfois se ressemblent. La dernière en date est celle qui a frappé la wilaya de Ghardaïa où des pertes considérables tant humaines que matériels ont été enregistrées. Le P-DG de la Société algérienne d'assurance (SAA) et président de l'Union des assurances et réassurances a eu à le constater sur place. Amar Latrous, invité, hier, de la Chaîne III de la Radio nationale, a affirmé que les dégâts occasionnés sont énormes et "l'opération d'évaluation se poursuit, une équipe d'experts dépêchée d'Alger est à pied d'oeuvre à Ghardaïa". Dans cette wilaya, comme dans d'autres régions du pays, la culture des assurances est loin d'être un acte à accomplir. Dans la vallée du M'zab, les statistiques parlent d'elles mêmes. "Il n'a été recensé que 500 contrats d'assurance contre les catastrophes naturelles, ce qui est en soi très peu alors que l'on peut réaliser au moins 2 000 contrats". Le niveau de couverture reste ainsi très faible au niveau national. Amar Latrous parle de seulement "5% de biens qui sont actuellement assurés". Il rappellera, au passage, l'obligation de souscrire une assurance contre les catastrophes comme stipulées dans la loi promulguée en 2004. Néanmoins, les citoyens font fi de "cette obligation" et le contrôle n'est pas chose aisé pour les services concernés. "L'Etat, ne peut pas vérifier tous les foyers s'ils ont contracté une assurance" a précisé le P-DG de la SAA et président de l'UAR. Pour lui, le seul moyen d'y remédier et d'entamer une campagne de sensibilisation et de persuasion des citoyens sur les risques qu'ils encourent, car "l'Etat ne peut continuer à supporter à lui seul les pertes qui se chiffrent à des milliards de dollars", a-t-il déclaré. Le chemin à parcourir est donc long, selon Amar Latrous qui rappelle qu depuis 2005, la tendance est à la baisse et les citoyens n'y prêtent plus beaucoup d'intérêt. Il estime l'exemple français à méditer car "98% des maisons sont assurées contre les catastrophes, un pays souvent frappé par les catastrophes naturelles". Il faut donc, arriver - comme à l'hexagone - à "étendre à tous les risques assurables la garantie aux catastrophes naturelles comme dans les assurances de véhicules". Le prix que certains jugent élevé est un prétexte que le P-DG de la SAA balaie d'un revers de la main. Il affirme à ce propos que les tarifs appliqués varient entre "1500 et 2 000 DA, selon les capitaux couverts".