par Lyès Bensid La haine raciale s'invite dans la campagne présidentielle américaine. En perte de vitesse dans les sondages, le camp républicain a jeté un pavé dans la mare. La colistière de John McCain, Sarah Palin, n'a pas hésité à traiter le candidat démocrate Barak Obama de noir socialiste traitant avec les terroristes. Il est vrai que l'on s'est habitué aux vindictes desservies par les colistiers à chaque présidentielle, la tradition voulant que les sales besognes leur reviennent, les candidats devant sauver la face et garder une stature de présidentiable. Même si John Mac Cain désavoue sa colistière et sans pour autant défendre l'un ou l'autre des candidats, cette affaire fait ressurgir le profond malaise qui ronge la plus grande démocratie au monde, celui de la paranoïa. Le maccarthysme, cette paranoïa dans l'opinion américaine, qui exprimait une crainte du communisme et du bloc soviétique apparaissant dès le début de la Guerre froide, s'invite au débat électoral américain. Certains hésiteraient à assimiler cette situation à un regain de maccarthysme aux Etats-Unis, arguant que la configuration géopolitique a changé du tout au tout depuis les années 1960.Pourtant, c'est cette même paranoïa, cette même crainte de l'ennemi extérieur et de l'axe du mal qui a assuré la pérennité d'un système en perte de vitesse en période de crise.Car il faut le dire, les Etats-Unis vivent la crise économique la plus grave depuis la grande dépression. Aussi, si les méchants rouges ont laissé place aux terroristes sanguinaires dans le subconscient américain, cette peur est bien là. Sans cela, qu'est ce qui aurait justifié la restriction des libertés induites par le Patriot Act et la chasse aux sorcières lancée sous le couvert de la lutte internationale contre le terrorisme.Si l'on ajoute à cela l'offensive ayant ciblé les gouvernements de gauche en Amérique latine et le regain de tension ayant marqué les relations avec la Russie, on se dit que la configuration géopolitique actuelle ressemble étrangement à celle ayant prévalu pendant la Guerre froide. Ne dit-on pas que l'histoire est un éternel recommencement ?