Le gouvernement algérien a décidé d'ouvrir le marché des carburants, mettant, ainsi, fin au monopole de la société nationale Naftal, filiale de Sonatrach, dans ce secteur.C'est une étape décisive que vient de franchir celui-ci, en publiant deux décrets exécutifs fixant les nouvelles règles en matière de distribution des carburants. Le premier décret signé, définit la méthodologie d'ajustement du prix du pétrole utilisé dans la détermination du prix de vente des produits pétroliers sur le marché national. Il s'applique aux produits pétroliers comme l'essence normale, avec ou sans plomb, l'essence super, avec ou sans plomb, le gasoil, le fuel-oil, ainsi que le gaz de pétrole liquéfié (GPL)/ carburant, dont les prix sont concernés par la caisse de péréquation et la compensation des coûts de transport : les carburants et le gaz de pétrole liquéfié (GPL) commercial. Le prix de vente, non compris les taxes, des produits pétroliers est uniforme sur tout le territoire national. Le prix de vente au détail, taxes non comprises, des produits pétroliers, comprend le prix du pétrole brut entrée raffinerie, les coûts de raffinage, de transport terrestre et par pipeline, de stockage et de distribution de gros et de détail, plus des marges raisonnables dans chaque activité. La rémunération des activités de distribution de gros et de commercialisation de détail des produits sus-visés est librement déterminée. Le distributeur doit déclarer le prix, toutes taxes comprises, du produit pétrolier susvisé à chaque point de livraison. Le second décret fixe le tarif de location des infrastructures de stockage qui étaient gérées par Naftal et les modalités de fonctionnement de la caisse de péréquation et de compensation des tarifs de transports des produits pétroliers. Ainsi, le prix du pétrole brut, entrée raffinerie pour une année, est déterminé par référence au prix moyen du pétrole brut à l'exportation sur les dix années précédentes, en dinars algériens (DA). Les ajustements doivent être effectués de manière à atteindre le prix de référence sur une période maximale de dix ans, dans la limite maximale d'une augmentation moyenne pondérée annuelle du prix moyen des produits pétroliers au détail de (10 %). En cas de variation importante des cours du pétrole brut à l'exportation, la période d'ajustement de dix ans peut être révisée par décret. Toutefois, la rémunération de l'activité de distribution de gros est déterminée par l'autorité de régulation des hydrocarbures, et doit permettre, dans le cadre d'une gestion rationnelle et prudente, la couverture des coûts des prestations engagées pour cette activité. Notons, cependant, que le marché algérien des produits pétroliers, évalué pour l'année 2007 à 12,2 millions de tonnes, est détenu principalement par l'entreprise publique Naftal, filiale du groupe Sonatrach. Pour la distribution et le stockage des produits pétroliers, outre les stations services ainsi que les points de vente du gaz butane conditionné qui étaient ouverts depuis longtemps à l'investissement tiers et où le privé local est fortement représenté, les investisseurs commencent de plus en plus à prendre place dans les autres activités de distribution. Il est, toutefois, à souligner que les investisseurs engagés à ce jour dans les activités de distribution des produits pétroliers, sont constitués de petites sociétés privées locales de faible envergure, à l'exception de quelques sociétés étrangères, par l'intermédiaire de leurs filiales de droit algérien. La consommation de produits pétroliers en Algérie a atteint, pour l'année 2007, plus de 9,85 millions de tonnes, dont 2,06 millions de tonnes environ pour l'essence, 214.843 tonnes pour l'essence sans plomb, 6,74 millions de tonnes de gasoil, 330.940 tonnes de GPL carburant, et enfin 721.149 tonnes en aviation et marine.