Le jeune réalisateur Mohamed Yargui a donné, dimanche, au Théâtre régional de Béjaïa, le premier coup de manivelle, d'un court métrage intitulé Houria dont la chronique se noue autour d'un destin furieux d'une jeune fille, que tout prédestine à une vie du moins heureuse, sinon ordinaire mais qui bascule dans l'horreur au détour d'une rencontre tragique. Au cours d'une excursion estudiantine dans l'Algérois, Houria, tombe malencontreusement sur un faux barrage et se retrouve prise au piège d'un viol ignoble qu'elle ne peut ni expier, ni raconter au demeurant, car socialement contre-productif, pouvant lui générer de plus amples tourments. Devant l'horreur familiale et le poids des traditions, sa seule planche de salut demeure la fuite et l'enfouissement de son drame au tréfonds de son âme. Peine perdue, car une décennie après cette déchirure et paradoxalement au moment où elle retrouve des motifs de reprendre sa vie en main, elle se retrouve nez à nez avec son bourreau, devenu herboriste au marché municipal de Béjaïa. Une rencontre folle, qui l'entraîne dans un tourbillon de désespoir et de désarroi, duquel elle n'en sort, qu'au bout d'un acte de vengeance, tout aussi désespéré. Impuissante et se sentant incomprise, elle se résout alors à se faire justice. Une trame bavarde et troublante, que Mohamed Yargui compte sublimer dans une chronique de 26 minutes. La réalisation, inscrite dans le cadre des festivités "Alger, capitale de la culture arabe" est l'un des quatre projets artistiques retenus dans cette catégorie court métrage. Elle est produite par Mounès Khamar, qui compte déjà à son actif, malgré sa jeunesse, une belle brochette de création dont le choix, un long métrage réalisé en co-production algéro-franco-belge et Nrouhou, un court métrage, qui a obtenu le prix spécial du festival international du film de Kelibia en septembre dernier en Tunisie. Une pléiade d'artistes y sont distribués, dont le rôle principal confié à Rania Serrouti, alors que les seconds rôles sont laissés à l'apanage de Linda Selmi, Wahid Gasmi et Larbi Zekkal.