"L'appréciation du patronat sur le programme de consolidation de la croissance, l'application de l'accord d'association avec l'Union européenne, processus d'adhésion à l'OMC, et le projet de stratégie industrielle" a été le thème d'une rencontre-débat organisée, hier, au forum d'El Moudjahid, regroupant plusieurs responsables d'organisations patronales, le représentant de la Chambre de commerce et d'industrie française ainsi que plusieurs chefs d'entreprise. Le débat s'est concentré, principalement, sur la nouvelle stratégie industrielle proposée à l'examen pour la prochaine réunion du Conseil de gouvernement. Les représentants des patronats étaient d'accord sur le fait que le gouvernement devrait associer, pour la prise de décision, les membres des organisations patronales, vu qu'ils seront les premiers à être dans l'obligation d'appliquer les dispositions de la stratégie industrielle. Pour les représentants du patronat, le moment d'intégrer une nouvelle stratégie industrielle est mal choisi. Ils estiment que notre pays à besoin, en premier lieu, d'une politique industrielle solide qui regroupe tous les partenaires économiques, y compris, les chefs d'entreprises privées afin de trouver des solutions adéquates pour une relance réelle et efficace du secteur de l'industrie dans notre pays. En ce moment, "avant de penser à une stratégie industrielle, il faudrait au préalable essayer de regagner les parts de marché déjà perdues par nos entreprises au profit des sociétés étrangères qui ne cessent d'écouler leurs marchandises sur le marché national", a estimé un intervenant. Pour Mme Assam, vice-présidente de la Confédération algérienne du patronat a montré clairement son mécontentement ainsi que celui de la confédération qu'elle représente, vis-à-vis la non-participation du patronat dans la prise de décision en affirmant que cette démarche entreprise par le gouvernement est "une forme de pensée unique où on vous impose des règles à suivre et décisions à appliquer". Concernant l'accord d'association avec l'UE et l'adhésion à l'OMC, Mme Assam a affirmé que "plusieurs questions concernant ces deux sujet restent un mystère, ce qui impose l'élargissement du débat pour ainsi impliquer tous les opérateurs économiques dans la prise de décision". Dans le même ordre d'idées, le président de l'Ugea a affirmé que pour parler d'une stratégie industrielle, plusieurs lois doivent êtres revues, comme celle qui gère la concurrence, surtout des entreprises étrangères, signature des contrats de réalisation de projets pour les entreprises spécialisées dans le domaine de la construction, et autres difficultés qui se traduisent dans la plupart des cas par des pertes énormes des parts de marché. A cet effet, il a ajouté que "pour mieux cerner cette notion de stratégie industrielle, le gouvernement doit élaborer, en premier lieu, un vaste programme de mise à niveau des entreprises afin de les préparer à la concurrence sur les marchés national et mondial". Dans ce sens, a continué le responsable, les ministère doivent jouer leur rôle de gestionnaire de l'économie et ce, par le biais de la création d'un grand département ministériel pour plus de coopération et de complicité. Le vice-président du FCE, M. Rédha Hamiani, a estimé que l'économie algérienne se caractérise par une dépendance totale de la rente pétrolière, ce qui a provoqué, selon le responsable, "une désindustrialisation" presque générale de notre économie. En effet, notre industrie, ajoute le responsable, est en perte constante de vitesse, passant de 18% du PIB en 2002 à près de 6,8% fin 2006. Le volume des importations de l'Algérie s'est développé d'une manière alarmante en passant de 10 milliards de dollars en 2000 à plus de 20 milliards de dollars en 2005, ce qui prouve d'une façon claire la perte de nos entreprises de leur substance leur perte des parts de marché. M. Hamiani a ajouté que "dans ce pays les réformes économiques ne sont pas portées par ceux qui sont impliqués directement".