Le paraphe de l'accord d'association avec l'Union européenne n'est qu'une étape pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. L'offre de service sera déposée le 15 janvier tandis que les négociations seront entamées dès le 7 février. Les accords d'association entre l'Algérie et l'Union européenne ont été, encore une fois, le thème central sur lequel s'est longuement étalé M.Belkhadem, ministre des Affaires étrangères, lors du forum animé, hier, au siège de notre confrère El Moudjahid. Parmi les nombreux présents au débat, les présidents du patronat algérien et représentants de la société civile ont fait part au ministre de leurs réticences et de leurs appréhensions quant à un accord qui pourrait, vraisemblablement, mettre à mal une économie nationale pas suffisamment préparée. Belkhadem n'a donc pas hésité à rappeler à l'assistance le cadre général de l'accord et s'est adressé plus particulièrement aux représentants de l'Union européenne pour leur rappeler combien les négociations ont été difficiles et combien la conjoncture internationale actuelle a influé sur leur attitude quant à, notamment, l'intégration de la dimension humaine dans les principaux volets de l'accord. S'agissant des craintes des industriels algériens concernant le démantèlement tarifaire, et qu'il a sciemment qualifiées de «légitimes», Belkhadem a précisé qu'il s'agit là d'un accord global qui entrera en vigueur dès sa signature par l'ensemble des Parlements européens. Dans son aspect commercial, l'accord prévoit la création d'une zone de libre-échange opérationnelle d'ici à quinze ans. «Une période suffisamment longue pour que les entreprises algériennes se préparent efficacement à la concurrence», a déclaré le ministre, certain, par ailleurs, que le démantèlement tarifaire est étalé de façon à ce que la production nationale soit la première à en bénéficier. «Le démantèlement tarifaire n'est pas une fatalité», a-t-il noté pour ajouter que des études ont été menées dans ce sens, que la première prévoyait une moins-value budgétaire d'un milliard de dollars et que la deuxième, en revanche, prévoyait une moins-value budgétaire en droits de douanes de 400 millions de dollars sur une période de 15 ans. Un prix que le ministre n'a pas jugé très lourd pour l'adhésion de l'Algérie au marché mondial. Le démantèlement tarifaire se fera donc en trois étapes. La première liste concerne précisément les matières premières, l'équivalent de 23% de nos importations soit un milliard de dollars US. Les droits tarifaires seront démantelés dès la mise en vigueur de l'accord. Les droits douaniers sur les produits semi-finis et les biens d'équipements seront, eux, démantelés à partir de la troisième année successive à la signature de l'accord. Cette liste représente 36% de nos importations avec l'Union européenne, l'équivalent de 1,2 milliard de dollars. La troisième liste concerne l'ensemble des autres produits, c'est-à-dire pas moins de 40% de nos importations soit 1,9 milliard de dollars. Pour la mise à niveau des entreprises algériennes, l'accord prévoit des aides substantielles, le programme Meda étant le plus significatif. Le ministre a indiqué que, contrairement au programme Meda 1, l'Algérie présentera, cette fois-ci, des projets ficelés et compte profiter pleinement des avantages du programme Meda 2, si toutefois les «entraves et lourdeurs bureaucratiques» auxquelles le pays s'est heurté lors du premier programme, venaient à disparaître. Il est question également de financer les investissements directs, d'appuyer la privatisation et, finalement, de soutenir l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. C'est, précisément là, la préoccupation essentielle du ministre qui avait précisé que l'offre de service sera déposée le 15 janvier et que les négociations pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC seront entamées dès le 7 février prochain.