Le pavillon déploie ses ailes et entend bien s'imposer sur le marché. Dans un entretien accordé à notre confrère Le Quotidien d'Oran, le P-DG d'Air Algérie, Abdelwahid Bouabdellah, a indiqué que la compagnie affiche l'ambition de devenir un acteur majeur implanté dans les quatre coins du monde. " Notre ambition dépasse la région méditerranéenne. J'en veux pour preuve l'articulation d'un réseau déployé aux quatre coins du monde. Ce réseau, nous sommes en train de le densifier, en même temps que nous renforçons notre flotte ", a-t-il indiqué. Aussi, et à propos de la multiplication de l'ouverture de lignes et de dessertes aussi bien en Algérie qu'à l'international, M. Bouabdellah estime que "toutes les décisions d'ouverture de nouvelles lignes obéissent à un souci : faire de la croissance compétitive en prenant des parts de marché dans les zones couvertes. Et nous le faisons de façon à gagner de l'argent. Dans certains cas, les gains sont rapides. Dans d'autres, il s'agit d'investir pendant un moment, parce que le marché est potentiel. L'aiguillon de la compétition est toujours présent, que cette compétition soit déjà présente ou à venir", avant d'ajouter qu' Air Algérie a un autre chantier prioritaire, celui du renforcement de son marketing. "Nous devons, en effet, être beaucoup plus forts pour mieux connaître les marchés et être capables d'y offrir des services compétitifs", a-t-il estimé. Il a également indiqué qu'Air Algérie, en tant que compagnie soucieuse de sa croissance, ne peut pas se désintéresser du tourisme. Il dira dans ce sens que le " statut de compagnie nationale soumise à une mission de service public nous commande d'accompagner toutes les actions de valorisation du pays et de son patrimoine. A nos yeux, le tourisme est à la fois une source de développement et une obligation nationale ".Evoquant les forces et faiblesses de la compagnie, M. Bouabdellah estime qu'aujourd'hui Air Algérie n'est pas dans une situation très enviable. "Sa productivité n'est pas à la hauteur des besoins induits par la croissance attendue. Financièrement, l'entreprise connaît une certaine aisance, mais elle est tenue à une obligation : améliorer ses performances", a-t-il estimé avant d'ajouter que "cela est possible. En témoigne l'existence de gisements de productivité qu'il faudra exploiter. C'est pourquoi nous engageons un important programme de formation et de valorisation des compétences. Il concerne tous les segments de notre activité".Interrogé sur l'impact que pourrait avoir la crise financière sur le resserrement des crédits et la baisse des financements alloués aux compagnies aériennes pour l'acquisition d'appareils de transport, le P-DG d'Air Algérie estime que sa compagnie pourrait ne pas être touchée par le phénomène dans la mesure où le pavillon national envisage " de financer l'acquisition de nouveaux appareils en conjuguant nos fonds propres avec des crédits auprès des banques algériennes. En cas de besoin, nous pourrons recourir aux obligations comme cela a déjà été fait par le passé. S'agissant de "l'aide qu'accorderaient les constructeurs d'avions, nous n'avons pas reçu d'offres en ce sens. Au demeurant, nous serons fixés une fois que nous exploiterons les soumissions qui seront faites à nos deux prochains appels d'offres".Justement à propos des acquisitions prévues par Air Algérie, Abdelwahid Bouabdellah estime que celles-ci permettront à la compagnie de renforcer la desserte de ses lignes actuelles par la multiplication de la fréquence des vols avec des types d'appareils identiques pour la même ligne. "Nous pourrons aussi réaffecter les avions de grande capacité et à long rayon d'action sur des itinéraires où leur productivité sera plus grande", a-t-il ajouté. Enfin, et pour ce qui est de la politique de flotte, le P-DG d'Air Algérie indique que la pavillon national " doit suivre dorénavant les fondamentaux retenus par son conseil d'administration et son assemblée générale. Ces fondamentaux sont au nombre de cinq : simplicité, modernité, profitabilité, flexibilité, réactivité".