Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Abdelaziz Ziari, a indiqué, vendredi, que le score obtenu dans l'adoption de la révision constitutionnelle atteste d'une large adhésion de la classe politique et de la société civile à la démarche initiée par le président de la République. M. Ziari, qui était l'invité de l'émission "en toute franchise" de la chaîne III de la Radio algérienne, a fait part de "sa profonde satisfaction" du résultat obtenu, non pas, a-t-il dit, "que nous avions des doutes sur l'adoption du projet de révision, mais compte tenu surtout de l'ampleur du score qui dépasse largement les prévisions de l'Alliance présidentielle et du 1/3 présidentiel au sein du Parlement". La loi, initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a été adoptée par 500 voix, 21 députés ont voté contre et 8 se sont abstenus. Qualifiant les amendements apportés à la Constitution de "très importants", le président de l'APN a estimé que l'enjeu "n'était pas mineur", d'où, a-t-il ajouté, le "consensus le plus large" qu'il a requis. Rappelons que les amendements apportés à la loi fondamentale de 1996 portent essentiellement sur 14 articles s'articulant autour de cinq volets visant à "enrichir le système institutionnel" et "consacrer la souveraineté populaire dans sa pleine et libre expression". Au sujet de l'impact politique de ces amendements, M. Ziari a cité le fait que cette révision va permettre au président de la République de se présenter pour un troisième mandat présidentiel, même si, a-t-il précisé, le chef de l'Etat ne s'est pas encore prononcé sur cette question. "Nous le souhaitons et nous lui demandons de le faire", a-t-il insisté. Il y a aussi cette possibilité qui permettra à la femme de participer plus activement à la vie politique, a-t-il relevé, soulignant que "c'est un point important de faire participer à la décision politique la moitié de la population". L'autre changement que M. Ziari a qualifié de "majeur" a trait au remplacement du poste de chef de gouvernement par celui de Premier ministre. "Aujourd'hui, les choses sont claires, le chef de l'exécutif c'est le chef de l'Etat, et le Premier ministre est un coordinateur qu'on ne peut plus confondre avec un patron d'une majorité parlementaire", a-t-il expliqué. M. Ziari n'a pas, en outre, écarté l'éventualité d'une autre révision "plus profonde" de la loi fondamentale du pays par voie référendaire, sans pour autant avancer une quelconque date à cette échéance. "C'est une éventualité", a-t-il ajouté. Le président de la République avait indiqué, lors de son discours à l'ouverture de l'année judiciaire, qu'il avait préféré recourir, pour l'instant, aux dispositions de l'article 176 de la Constitution, "éloignant l'idée de la révision constitutionnelle par voie référendaire, mais sans pour autant l'abandonner". D'autre part, le président de l'APN a fait état d'une éventuelle révision de la loi sur les partis politiques en vue d'introduire, a-t-il argué, "des dispositions devant définir la représentation féminine au sein des Assemblées élues".