La crise politique tant redoutée et tant conjurée au Proche-Orient qui provoquerait une rupture des approvisionnements en pétrole n'est jamais survenue. A part en Irak, et encore que dans ce cas, la crise a été provoquée. Les pays arabes producteurs de pétrole n'en sont plus à brandir la menace d'un boycott pétrolier à l'encontre de pays qui agresseraient un pays arabe quand bien même que l'équivalent de l'article V de la charte de l'alliance existe dans la Charte de la Ligue arabe.Les pays arabes ne sont donc pas à l'origine de la flambée récente des cours du baril de pétrole. Pas plus responsables de la flambée que de la descente aux enfers de ces cours. Il n'y a surtout pas eu une conjonction à la fois de la crise politique dans toute la région du Proche-Orient et de la flambée des cours. On a eu une flambée mais pas de crise.D'autre part, l'extraction du marché du pétrole de l'Irak, ou plutôt la réduction importante de la production de pétrole dans ce pays pour fait de guerre, n'est pas venue en conjonction avec une guerre contre l'Iran, une guerre qui n'a pas eu lieu à la fois parce que les forces américaines ne peuvent pas engager un deuxième conflit alors qu'elles n'en ont pas fini avec le premier, et parce que ce serait une aventure, peut-être une impasse, qui perturberait fortement la production de pétrole en Iran avec toutes les implications que cela sous-tend sur les cours du baril de pétrole sur le marché international. Certainement que s'il y avait eu cette double conjonction, à savoir une crise politique généralisée au Proche-Orient avec une flambée des cours suivie ensuite d'une guerre contre l'Iran, ce serait la crise pour le monde entier. La flambée était donc due plutôt à une demande supplémentaire en pétrole des économies de la Chine et des Etats-Unis et, en partie, à la spéculation sur les marchés. Pendant toute la durée de la montée des cours du baril de pétrole, les grandes puissances pensaient au développement des énergies renouvelables pour les substituer en partie au pétrole, tandis que des pays comme le Brésil et d'autres utilisaient la canne à sucre par exemple et pas seulement celle-là, pour sa transformation en carburant. Bien qu'on impute à la Chine l'augmentation de la demande, en réalité ce sont les Etats-Unis qui en consomment le plus. (20 millions de barils par jour). A titre d'exemple pour comparaison, le super pétrolier saoudien qui vient d'être pris par les pirates du 21e siècle transporte 2 millions de barils de pétrole.Aujourd'hui que les cours du pétrole baissent dangereusement pour les économies des pays qui en sont producteurs, les grandes puissances demandent une baisse de la production Opep pour faire encore plus baisser les cours du pétrole.