Le Tribunal fédéral de Washington a ordonné, jeudi, la libération de cinq prisonniers algériens de nationalité bosniaque du centre de détention de Guantanamo après avoir reconnu l'illégalité de leur détention. La libération d'un sixième détenu était également envisagée, mais les preuves de ses liens avec Al Qaïda ont été qualifiées de suffisantes par le juge. Il est important de rappeler que le droit pour contester une détention est possible depuis que la Cour Suprême a reconnu aux prisonniers des droits constitutionnels, en juin dernier. Les six détenus algériens étaient les premiers à profiter de la possibilité ouverte par la Cour suprême de contester leur détention devant un tribunal civil. Il est important de noter que c'est la première fois qu'un magistrat peut se prononcer sur la question, grâce à la victoire remportée en juin dernier devant la Cour suprême par les défenseurs de l'habeas corpus avec "l'arrêt Boumediene", du nom d'un des cinq détenus algériens dont la libération a été ordonnée. Il s'agissait de Lakhdar Boumediene, 42 ans, Mustapha Aït Idir, 38 ans, Mohamed Nechla, 40 ans, Hadji Boudella, 43 ans, Belkacem Bensayah, 46 ans, et Saber Lahmar, 39 ans. Les éléments présentés par le gouvernement américain n'ont pas convaincu le juge, qui a ordonné la remise en liberté de cinq des six prisonniers. Arrêtés en Bosnie, où ils vivaient en 2002, les six Algériens avaient, dans un premier temps, été accusés de préparer un attentat contre l'ambassade américaine à Sarajevo, accusation abandonnée ensuite pour être remplacée par une autre. Les six hommes auraient prévu de partir pour l'Afghanistan pour participer aux attaques contre les forces américaines. Le juge Richard Leon, l'auteur de cette décision, dira que "tout porte à croire que ces cinq hommes ont été détenus de façon abusive depuis près de sept ans, a-t-il expliqué, ils ont mérité de rentrer chez eux". Suite à la mise en liberté de ces cinq détenus algériens sur l'île cubaine, le Maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de la protection et de la promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), a exprimé son souhait, sur les ondes de la Radio nationale, de "voir libérer tous les prisonniers algériens qui sont toujours dans ce camp de détention et dont le nombre est de 15". Il est important de rappeler que Barack Obama avait promis, pendant sa campagne, de fermer le trop célèbre centre de détention, situé sur une base navale américaine à Cuba. Guantanamo est devenu le symbole des excès de la " guerre contre le terrorisme " menée par George W Bush. Le centre retient aujourd'hui 244 détenus sur les 800 qui y sont passés.