Dans un contexte international marqué par la crise financière mondiale, notamment la baisse des prix du pétrole, "l'Algérie offre des possibilités d'investissement et il y a 200 milliards de dollars de chiffre d'affaires à réaliser". C'est ce qu'a indiqué le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, dans une allocution lors d'un dîner offert aux participants de la 6e session du Comité économique conjoint algéro-japonais, lundi soir. Ahmed Ouyahia a souligné que "le crédit est rare aujourd'hui mais il est disponible en Algérie. C'est le cas également des affaires qui sont rares aujourd'hui mais il y a 200 milliards de chiffres d'affaires à réaliser dans notre pays". Il faut dire que la rencontre avec les hommes d'affaires japonais était une occasion pour le Premier ministre de rappeler aux investisseurs étrangers toutes les possibilités d'investissements qu'offre l'Algérie et que la conjoncture leur est actuellement favorable à plus d'un titre, malgré la crise financière internationale. Affirmant la détermination du gouvernement à continuer sur sa lancée dans les investissements, quoi qu'en disent les experts, il dira que "dans le monde on parle de ralentissement, en Algérie le gouvernement a l'intention de continuer la dynamique des investissements, même si les experts ne seraient pas d'accord avec moi".Cette détermination d'Ahmed Ouyahia sur le sort de l'investissement en Algérie intervient dans un contexte marqué par la crainte exprimée par plusieurs experts et économistes, notamment avec la chute des prix du pétrole, sur l'achèvement des projets inscrits dans le cadre du programme de l'investissement public et le futur programme annoncé par le président Bouteflika. Pour le Premier ministre, l'Algérie n'a pas l'intention de passer sa vie à acheter des voitures de l'extérieur, mais souhaiterait les voir monter sur son sol. Evoquant les relations avec le Japon, il a estimé que la mutation du Comité économique conjoint algéro-japonais d'une rencontre entre le Japon-Sonatrach à une rencontre entre le Japon-économie nationale est la preuve de la mutation de l'Algérie. Il n'a pas également manqué d'exprimer son soutien et celui du gouvernement au patronat algérien comme étant l'avenir de l'Algérie. En outre, il a estimé que la 6e session permettra à la délégation japonaise, qui compte 92 chefs d'entreprises, de découvrir que si les hydrocarbures constituent 97% des recettes de l'Algérie, il y a 55% de l'économie algérienne qui ne sont pas des hydrocarbures. Avant d'afficher son souhait "qu'en cette période marquée par la crise, l'Algérie sera encore plus intéressante pour les affaires et pour son développement". A cet effet, il a mis en exergue l'environnement favorable à l'investissement et à la croissance en Algérie, expliquant que "dans le monde, la croissance est aujourd'hui rare, elle est de 6% hors hydrocarbures en Algérie". En s'adressant au président de la compagnie JGC qui exerce en Algérie depuis 1963, M. Yoshihiro Shigehisa, il a souligné que l'Algérie n'a pas l'intention de voir la coopération s'exercer seulement avec les compagnies étrangères qui s'intéressent uniquement à ses puits de gaz et de pétrole. Il a également ajouté qu'"au-delà des 11 milliards de dollars que votre pays a investit dans ses activités en hydrocarbures en Algérie et le projet de l'autoroute Est-Ouest d'autres perspectives s'ouvriront", affirmant que "nul ne peut être meilleur en position que vous (M. Yoshihiro Shigehisa) pour amener le patronat japonais vers le marché algérien". De son coté, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a plaidé, lundi à Alger en faveur du rééquilibrage de la relation économique algéro-japonaise en la faisant sortir du statut fournisseur-client pour atteindre une relation d'investissement conjointe en Algérie. A noter que le comité économique algéro-japonais a décidé de la création et de la classification d'un portefeuille des projets d'investissements ainsi que de la mise en place d'un comité permanent ad hoc chargé de la réalisation des opportunités d'affaires entre les deux parties.