Un projet de mémorandum de coopération portant notamment sur l'échange d'informations a été remis par la Russie à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui pourrait l'examiner lors de son prochain sommet prévu en décembre à Oran, a indiqué le vice-Premier ministre Igor Setchine. "Nous espérons que ce projet de mémorandum sera examiné au cours de la session (de l'Opep) en Algérie", a-t-il déclaré à Caracas où il accompagne le président russe Dmitri Medvedev en visite au Venezuela. Auparavant, le président russe avait réitéré, au début de sa visite à Caracas, la volonté de la Russie de coordonner sa politique en matière d'hydrocarbures avec les pays de l'Opep: "Nous sommes disposés à examiner et à coordonner nos actions sur le marché pétrolier avec les Etats membres de l'Opep", avait-il assuré. Il avait rappelé que "si la Russie n'est pas membre de l'Opep" elle était cependant "liée par des accords avec cette organisation". Le chef de l'Etat russe avait reconnu que "la situation autour des prix du pétrole inquiète la Russie". "A chaque fois, nous voulons savoir si les cours actuels du pétrole sont justes ou s'expliquent par des facteurs conjoncturels", avait-il souligné. Concernant les cours du pétrole qui ont perdu plus des deux tiers de leur valeur, avoisinant cette semaine les 50 dollars, M. Medvedev a souhaité "des prix du pétrole justes qui ne doivent être ni trop bas ni spéculatifs", estimant qu'un prix du baril oscillant entre 80 et 100 dollars serait "une bonne marge". Pour soutenir les prix sur les marchés mondiaux, la Russie se dit prête à coordonnera sa position avec l'Opep. Elle pourrait réduire sa production de brut afin de protéger le marché pétrolier marqué par une forte baisse des cours, avait indiqué mardi le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko. "L'Opep discute des mesures de protection du marché pétrolier. La Russie coordonnera ses efforts (avec cette dernière) pour élaborer des mesures de protection et, par là même, préserver ses intérêts" avait-il souligné. Pour rappel, le président de l'Opep a appelé à un effort de la Russie, au lendemain de la réunion du 24 octobre qui a vu l'Organisation décider d'une baisse de 1,5 Mbj. "Il n'y a pas que l'Opep", rappelait encore récemment M. Chakib Khelil, estimant que les Norvégiens, les Mexicains et surtout les Russes doivent partager les sacrifices quand il faut resserrer le robinet. Depuis des années, la Russie assiste en observateur aux réunions de l'Opep, mais elle n'a jamais transigé sur un principe : rester maître de sa production. Si Moscou accompagnait une baisse de l'Opep, ce serait dans son intérêt. Reste enfin la question centrale est qui est de savoir si la Russie est prête à franchir le pas et rejoindre l'Organisation à part entière ? Même si la réponse à cette question n'est toujours pas d'actualité, pour le vice-président de la compagnie pétrolière russe Lukoil, Leonid Fedoun, la Russie pourrait adhérer à l'Opep. "La Russie et l'Opep ont commencé à coopérer. Cette coopération pourrait déboucher sur l'adhésion de la Russie à l'Opep", estime-t-il, ajoutant que "les présidents de Lukoil et de Rosneft prendront part à la prochaine réunion de l'Opep en décembre prochain" à Oran.