Les ministres du Pétrole des 12 pays membres de l'Opep se réunissent aujourd'hui au Caire (Egypte) pour étudier la situation du marché alors que les prix du brut ont plongé de près de 70% depuis la mi-juillet. Les cours du pétrole ont reculé encore en début d'échanges européens, à la veille de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 52,85 dollars, perdant 28 cents par rapport à la clôture de mercredi soir. Ils devraient discuter de l'éventualité d'une baisse de la production qui pourrait être décidée aujourd'hui ou, plus probablement, le 17 décembre lors de leur réunion d'Oran. Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, Abdallah Al-Badri, a reconnu hier que le marché était “trop approvisionné”. Interrogé sur la situation du marché pétrolier, M. Al-Badri a répondu que les stocks étaient “élevés et le marché trop approvisionné”. Ajoutant que “c'est aux ministres de décider”. Mais les ministres du Pétrole de l'Iran et du Qatar ont affirmé que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne devrait pas baisser sa production avant sa réunion d'Oran. “Ici nous allons préparer des données chiffrées et peut-être y aura-t-il une décision finale en Algérie”, a déclaré Golam Hosseïn Nozari, ministre iranien du Pétrole. “Nous avons en tête l'équilibre du marché, l'offre et la demande”, a-t-il ajouté. À la question de savoir si l'Opep devait attendre la réunion du mois prochain pour baisser éventuellement sa production, le ministre qatari de l'Energie, Abdallah Ben Hamad Al-Attiyah, a répondu “oui”, à son arrivée au Caire. “Nous allons aller à Oran en décembre, nous sommes ici pour parler” et voir “comment nous pouvons réagir”, a-t-il ajouté, soulignant que les stocks de pétrole des pays industrialisés de l'OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique) étaient “à leurs moyennes les plus élevées depuis 5 ans”. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, également président de l'Opep, avait affirmé à plusieurs reprises qu'une décision “importante” ne pourrait pas intervenir au Caire, mais à Oran en décembre. “Les données réelles sur le marché ne seront pas encore perceptibles” le 29 novembre, a-t-il expliqué, affirmant qu'il faudra “attendre de voir l'impact des décisions déjà prises”. Par ailleurs, un projet de mémorandum de coopération portant, notamment sur l'échange d'informations a été remis par la Russie à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui pourrait l'examiner lors de son prochain sommet prévu à Oran, a indiqué le vice-Premier ministre Igor Setchine. “Nous espérons que ce projet de mémorandum sera examiné au cours de la session (de l'Opep) en Algérie”, a-t-il déclaré à Caracas où il accompagne le président russe Dmitri Medvedev en visite au Venezuela. Le président russe avait réitéré au début de sa visite à Caracas la volonté de la Russie de coordonner sa politique en matière d'hydrocarbures avec les pays de l'Opep. “Nous sommes disposés à examiner et à coordonner nos actions sur le marché pétrolier avec les Etats membres de l'Opep”, avait-il assuré. “Il s'agit d'une action responsable des principaux acteurs du marché du pétrole dont la Russie fait partie”, avait-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec son homologue vénézuélien Hugo Chavez. Il avait rappelé que “si la Russie n'est pas membre de l'Opep” elle était, cependant, “liée par des accords avec cette organisation”. R. E.