Pas de perturbation dans la réalisation des projets d'investissement de Sonatrach malgré la baisse des prix du baril de pétrole qui s'est effondré depuis des mois. Le P-DG de la compagnie nationale des hydrocarbures s'est montré rassuré quant à l'avenir de tous ces projets. Mohamed Meziane a exclu ainsi "tout arrêt qui serait dû au manque de financement". Il a affirmé, à ce propos, que la quasi-totalité des projets de Sonatrach sont maintenus car "ils sont dans la phase de maturation". Invité de la Chaîne III de la Radio nationale, le P-DG de Sonatrach a souligné que le maintien de ces projets est dicté surtout par "le maintien des capacités de production et la volonté de réhabiliter les installations dont il n y aura pas de remise en cause". Néanmoins, la situation pourrait être autre pour les autres projets, ceux "qui ne sont pas encore attribués", a affirmé Mohamed Meziane. Dans ce registre, il citera "les projets en pétrochimie qui pourraient être gelés et qui sont en maturation". A propos du volume des investissements que Sonatrach est prête à consentir à moyen terme, Mohamed Meziane l'estime à "45,5 milliards de dollars entre 2008 et 2012, soit 8 milliards de dollars d'investissement annuellement dont deux tiers seront consacrés à la recherche et l'exploitation et 20% au transport". Sonatrach ne s'arrêtera pas là, puisqu'un de ses principaux objectifs est de "réaliser d'ici à 2015, 30% de ses recettes à travers ses activités à l'international". Pour y arriver, la Compagnie nationale est partie conquérir des marchés comme c'est le cas au "Pérou, en Mauritanie, en Egypte, en Libye et en Tunisie notamment où Sonatrach s'est engagée dans des projets d'exploration". D'un montant global de "1,5 milliard de dollars ces investissements représentent toutefois un risque", reconnaît le premier responsable de Sonatrach. Autre projet, pour le moins ambitieux de la compagnie, "la création de sociétés de commercialisation du gaz en Europe notamment et certaines sont déjà opérationnelles en Grande-Bretagne, en Espagne et la prochaine étape sera la France où une société verra le jour en 2009". Interrogé sur l'impact de la chute des prix du baril sur les recettes pétrolières, Mohamed Meziane emboîte le pas au ministre de l'Energie et des Mines. En ce sens que l'Algérie perdra près de "5 milliards de dollars quand on sait que les prévisions faites tablaient sur 80 milliards de dollars alors qu'à la fin de l'année ces recettes seront de l'ordre de 76 milliards". L'Algérie, a-t-il dit, applique strictement ses engagements pris au niveau de l'Opep, notamment lorsqu'il s'agit de réduire sa production. Celle-ci, est passée, ajoute-t-il de "1,4 million de barils à 1,3 million". La prochaine réunion du cartel, pour rappel, est prévue le 17 décembre prochain à Oran. L'action de Sonatrach poursuit son P-DG, est de se "préparer à toute éventualité". Celle de voir l'impact sur les prix du gaz n'est pas écartée, les pays producteurs ressentiront les effets dans "3 mois", a précisé Mohamed Meziane. Pour ce qui est de la proposition de la Russie de créer une Opep de Gaz, l'invité de la radio a estimé que la "décision est politique". Pour ce qui est des relations de Sonatrach avec Gazprom, il précisera qu'en dehors du mémorandum signé en 2006 "aucun projet concret n'a vu le jour mais nous continuerons à chercher d'éventuels partenariats avec les Russes". Abordant les litiges avec les entreprises espagnoles, le P-DG de Sonatrach a affirmé que ces questions sont "toujours en arbitrage". Enfin pour ce qui du mégaprojet d'usine d'aluminium de Béni Saf, Mohamed Meziane met au terme aux spéculations en affirmant qu'il est toujours "en étude et son montant est de près de 7 milliards de dollars".