Le secteur de l'agriculture a décidé de se hisser à un niveau plus élevé et d'entamer un travail d'envergure pour viabiliser davantage les atouts dont dispose le pays. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a décidé de créer une dizaine de pôles agricoles intégrés dans le cadre de la politique de renouveau de l'économie agricole et rurale. C'est en tout cas ce qu'a indiqué, lundi à Alger, un responsable auprès du ministère. Ces pôles seront créés pour 10 filières stratégiques dont le lait, la pomme de terre, les céréales, l'oléiculture, la viande bovine, la viande ovine, et le fourrage avant leur élargissement à d'autres produits, a précisé le directeur de la formation et de la recherche, Rachdi Mohamed Fouad, au cours d'un forum organisé à l'occasion de la célébration de l'Année mondiale 2008 de la pomme de terre. L'expérience a démarré en février dernier par la filière lait à Souk Ahras. Le projet a atteint actuellement un niveau de maturation avec la mise en place d'un dispositif basé sur des financements et un encadrement juridique. Le représentant du département de Rachid Benaïssa, qui a tenu, à l'occasion, à lancer un appel à toutes les expertises pour la réalisation de ce projet des pôles agricoles, a expliqué que ces "espaces de références" devraient initier les acteurs concernés à la meilleure méthode ou démarche pour améliorer leurs performances ou productions. Tous les acteurs concernés entre techniciens, scientifiques, professionnels et agriculteurs vont intervenir au niveau de ces pôles pour la concrétisation de cette démarche qui sera appuyée par des actions de communication, de sensibilisation et des journées techniques sur l'activité de production. La politique agricole et du renouveau rural a comme principal objectif la sécurité alimentaire, l'autosuffisance notamment en ce qui concerne certaines filières et produits comme les céréales, le lait ou encore la pomme de terre. Tout le monde se souvient du scénario de l'année dernière, lorsque le prix du tubercule a franchi la barre des 100 DA le kilo, L'Algérie a dû importer quelque 100 000 tonnes de pomme de terre en 2007 pour combler le déficit en la matière. Le même scénario s'est produit pour la filière laitière. La cherté de la poudre de lait, principale matière première utilisée par les transformateurs, a mis à nu les disfonctionnements de la filière et sa dépendance du marché extérieur. La crise n'a pas épargné également les éleveurs frappés eux aussi par la cherté de l'aliment de bétail sur le marché international. Les maillons de la chaîne se contaminent les uns et les autres au moment où la production nationale dans ses multiples segments dépend entièrement des matières premières qui subissent les fluctuations du marché mondial, En d'autres termes, mettre en place des pôles agricoles intégrés est une nécessité absolue si l'on veut améliorer les performances nationales et booster l'activité agricole.