Les innovations dans le diagnostic et les thérapies en matière d'ophtalmologie constituent le thème central du 3e congrès maghrébin d'ophtalmologie ouvert, jeudi après-midi à Oran, à l'initiative de la Société algérienne d'ophtalmologie (SAO) qui organise, par la même occasion, son 25e congrès national depuis sa fondation en 1973. Cette double manifestation scientifique se poursuivra jusqu'à samedi avec la participation de 600 spécialistes dont 40 étrangers, notamment venus d'Allemagne,d'Egypte, d'Espagne, de France, d'Italie, du Mali, de Mauritanie et de Tunisie.Cette rencontre vise à favoriser l'échange des connaissances sur "les nouveaux procédés mis en oeuvre pour la prise en charge des pathologies considérées jusque-là comme au-dessus de toute ressource thérapeutique", a indiqué le Pr. Amar Aïlem, président de la SAO. S'agissant de l'expérience nationale, "l'Algérie a acquis une expertise certaine en ophtalmologie, aussi bien dans le secteur public que libéral", a estimé le Pr. Aïlem, également chef d'unité au CHU "Mustapha" d'Alger. Il a rappelé, à ce titre, que "l'Algérie est l'un des rares pays en développement à avoir éradiqué la cataracte comme source de cécité et à avoir sensiblement réduit le trachome". Satisfait du fait que la greffe de la cornée est pratiquée depuis ces deux dernières années dans la quasi-totalité des CHU du pays, le Pr. Aïlem a exprimé le souhait de son organisation de voir enrichie la législation relative au don d'organe (le greffon étant importé des USA) pour faciliter les prélèvements sur cadavres et faire bénéficier un maximum de patients. Le président de la SAO a ajouté qu'à la faveur des nouvelles approches de diagnostic et des appareils de haute technologie mis à la disposition des spécialistes, "il est permis d'afficher un grand optimisme pour le traitement d'autres pathologies cécitantes tel le glaucome qui affecte, selon lui, quelque 600.000 personnes à travers le territoire national". L'Algérie qui ne disposait que de 120 ophtalmologistes en 1962 compte aujourd'hui 1.200 spécialistes, dont près de la moitié ont commencé à exercer au cours de cette dernière décennie, a rappelé le président de la SAO en relevant, toutefois, un déficit de 1.000 spécialistes en comparaison avec les effectifs des pays voisins. Cette manifestation scientifique qui comprend 145 communications écrites et affichées, a débuté par la conférence du Pr. G. Coscas, de la Société française d'ophtalmologie, sur "les nouvelles techniques diagnostiques en tonographie par cohérence optique", qui constitue un des développements les plus innovants de l'imagerie médicale. Ce Congrès sera également mis à profit par la SAO afin d'honorer le spécialiste algérien le Pr. Mustapha Laliam pour ses actes de formation, de soins et de recherche, et de rendre hommage au regretté Dr. Tidjani Damerdji tombé au champ d'honneur en 1957 à l'âge de 32 ans, a fait savoir le Pr Aïlem en signalant la distinction de deux autres personnalités scientifiques du Maroc et de la Tunisie "pour leur idéal maghrébin".