L'opérateur historique de téléphonie fixe, ayant sorti la tête de l'eau, ne songe plus à l'ouverture de son capital. C'est dans un entretien accordé à notre confrère Liberté que Moussa Benhamadi, P-DG d'Algérie Télécom, a annoncé que le dossier de l'ouverture du capital n'est plus à l'ordre du jour. Celui-ci a d'ailleurs affirmé que cette option aurait pu être bénéfique si AT avait " besoin urgent d'argent ou était dans l'incapacité de gérer et on aurait besoin d'une plus grande performance en matière de management". Ce dont AT est loin selon les propos de M. Benhamadi, lequel précise que l'opérateur historique " détient un potentiel très important. Il ne reste qu'à le valoriser et lui redonner confiance ". Il sera d'ailleurs confiant quant aux challenges qu'aura à relever l'entreprise, insistant sur la nécessité de recourir aux compétences algériennes. " L'université algérienne a formé des compétences dans tous les domaines d'activité ", a-t-il indiqué. M. Benhamadi a également mis le doigt sur un autre point d'importance, lequel pourrait justifier l'ouverture du capital. " C'est dans le cas où l'entreprise se porte bien et génère des revenus considérables à tel point que ses actions (cotées en Bourse) intéressent d'autres opérateurs ou des investisseurs, ce qui n'est pas le cas encore… Il faut bien se préparer et aller vers l'ouverture en toute sérénité et en connaissance parfaite du marché et de ses enjeux. On pourrait alors vendre des actions (5 à 10% par exemple) pour en acheter d'autres. C'est céder pour s'agrandir d'autre part", dira-t-il. Evoquant le dossier des créances non recouvrées dont souffre l'opérateur historique, il rappellera que le volume de ces dernières a baissé, grâce à une opération d'assainissement, de 100 à 70 milliards de dinars. Il reconnaîtra, néanmoins, que "c'est loin d'être une somme négligeable en soi. L'opération de recouvrement avance très bien mais, au-delà, je dois saluer l'adhésion des travailleurs et celle des administrations concernées, contrairement à ce qui était de coutume par le passé, et je dois dire que l'instruction initiée par M. Ahmed Ouyahia, à ce moment-là chef du gouvernement, nous a énormément aidés dans ce sens". Pour ce qui est des projets de l'entreprise, M. Benhamadi a rappelé qu'AT a investi dans les technologies sans fil. Il s'agit plus précisément de 3 projets. Cela concerne en premier lieu un projet sans fil (Wifi) qu'on peut appeler un préWimax à Adrar. M. Benhamadi a également évoqué un investissement pour le Wimax qui a été acheté et réalisé mais qui n'est pas encore déployé. " J'ai repris le projet depuis mon arrivée et dans le cadre d'un partenariat qui va être annoncé, incessamment, avec un opérateur algérien pour réunir, chacun, ses BTS et constituer ensemble un réseau Wimax qui sera respectable. Il sera déployé sur quinze wilayas et c'est une manière de contribuer à la généralisation de cette technologie avancée ", a-t-il indiqué avant d'ajouter qu'AT a investi dans l'achat des hots spots des ports Wifi qui n'ont pas été déployés. " Nous avons mis en place tout un programme pour les installer dans les centres urbains, au niveau des universités, des gares, etc. pour permettre aux citoyens, qui sont de plus en plus nombreux à être dotés de lap top, d'accéder à Internet et de profiter de ses services et d'utiliser des modes de paiement très simples. Nous allons d'ailleurs faire des annonces dès 2009 concernant le déploiement du Wifi ", a-t-il expliqué. M. Benhamadi a également évoqué la modernisation du réseau téléphonique dans le cadre du programme 2009-2013, au bout duquel au moins 80% du réseau abonné sera renouvelé et offrira le tripleplay systématiquement, avant d'ajouter qu'AT s'est engagé dans un programme pour une facturation unique qui concernera en premier lieu la partie Internet. Au chapitre des projets en cours de maturation, AT prévoit une amélioration du réseau ADSL et la réhabilitation de l'infrastructure de télécommunications. "Une partie a été réalisée dans les années 1990 dans les conditions que nous connaissons tous et ça ne s'était pas fait de manière optimale, ce qui nous permettra d'investir. Que ça ne soit pas fait sur une assise fragile, car le réseau c'est le socle, nous ne pouvons plus compter, dans l'avenir, que sur le fait de vendre un produit de qualité qui obéit aux standards internationaux", a conclu M. Benhamadi.