L'Algérie a enregistré un taux d'inflation de 4,3% durant les onze premiers mois de 2008 et table sur un taux d'inflation annuel de 4,2%. Une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d'achat. Dans son rapport évaluant le rythme d'inflation, l'Office national des statistiques annonce, en effet, que les prix des biens alimentaires ont, de janvier à novembre, augmenté de 7,3%, avec 11,9% pour les produits alimentaires industriels et 2,9% pour les produits agricoles frais. Cette augmentation enregistrée s'explique essentiellement par l'envolée des cours des matières premières sur les marchés mondiaux, selon des experts. A l'exception des prix de la pomme de terre qui ont accusé une baisse de 9,10%, les prix du sucre et des produits sucrés (-6,70%) et à un degré moindre la viande et abats de boeuf (0,40%), tous les produits du groupe alimentation s'étaient inscrits en hausse. Cette hausse des prix a touché beaucoup plus les huiles et graisses avec (44,8%), café, thé et infusion (29,2%), fruits (17,9 %), poissons frais (17,5 %), lait, fromage et dérivés (9,8%), pain et céréales (9%) et volaille, lapin et oeufs avec 7,7%. La hausse des produits du groupe s'étend également aux viandes et poissons en conserve (1,9%), la viande et abats de mouton (1,8 %) et les boissons non alcoolisées avec 0,10%. La hausse dans les produits manufacturés est, elle aussi, significative. Ceux-ci ont progressé de 1,1% alors que ceux des services ont évolué de 2,4% durant la même période. En 2007, le taux d'inflation en Algérie était de 3,5% contre 2,5% en 2006, selon l'ONS. En 13 ans, le rythme annuel de l'inflation est tombé graduellement de 29,04% à 3,5%, mais n'empêche qu'une inflation élevée et instable peut causer des torts graves. Une telle inflation affaiblit la capacité de l'économie de maintenir des conditions propices à une expansion soutenue et à la création d'emplois. Elle suscite des incertitudes chez les consommateurs et les investisseurs et peut engendrer de pénibles cycles de surchauffe et de contraction, qui occasionnent des difficultés pour bon nombre d'Algériens. Qui plus est, une forte inflation érode la valeur des revenus et de l'épargne. Elle pénalise tout particulièrement les citoyens qui ont un revenu fixe, notamment les retraités et les personnes défavorisées.