Une poussée inflationniste a été enregistrée ces derniers jours sur le marché des produits alimentaires. Alors que le gouvernement a élaboré la loi de finances complémentaire 2008 en tablant sur un taux d'inflation de 3,5%, le rythme moyen de celle-ci en Algérie a atteint 4,9% au cours du premier semestre 2008, selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS). La différence est de taille. A l'ONS, cette variation est expliquée par une augmentation de 9,2% des prix des biens alimentaires, de 14,5% pour les produits alimentaires industriels et de 4,5% pour les produits agricoles frais. S'agissant des prix des produits manufacturés et des services, ceux-ci ont augmenté également chacun de 0,9%, selon la même source. L'ONS rappelle que cette évolution situe le rythme d'inflation annuel, entre juin 2007 et juin 2008, à 2,5%. La hausse de l'inflation pendant les six premiers mois de l'année 2008 s'explique par l'envolée des cours des matières premières sur les marchés mondiaux, selon de nombreux observateurs. Si la pomme de terre, qui a enregistré une baisse de 9,1%, le sucre et les produits sucrés (-6,70%), la viande et les abats de bœuf (-0,4%) ont connu des baisses de leurs prix, les autres produits alimentaires de large consommation ont enregistré une hausse considérable. En effet, ces augmentations ont affecté sérieusement les huiles et graisses avec 44,8%, les cafés, les thés et les infusions (29,2%), les fruits (17,9%), les poissons frais (17,5%), le lait, les fromages et dérivés (9,8%), le pain et les céréales (9%), ainsi que les volailles et les œufs avec 7,7%. Il en est de même pour les viandes et poissons en conserve (1,9%), la viande et les abats de mouton (1,8%) et les boissons non alcoolisées (0,10%). Dans ses prévisions 2007, le Fonds monétaire international (FMI) – qui avance un taux d'inflation de 4,5%, contraire à celui de l'ONS – rappelle que l'Algérie est appelée à vivre un cycle inflationniste intense en 2008 en raison notamment de la persistance de la hausse des prix des produits de première nécessité. Le rythme annuel d'inflation est passé de 29,04% en 1994 à 3,5% en 2007, contre 2,5% en 2006, rappelle-t-on. Le gouvernement n'a toujours pas trouvé la parade pour maîtiser l'inflation et arriver à un taux bas et constant.