Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques vient de lancer un avis d'appel à manifestation d'intérêt destiné à la pêche commerciale du thon rouge dans les eaux sous juridiction algérienne, proposant pour la campagne 2009 un quota d'affrètement de 223,4 tonnes. L'Appel concerne les personnes physiques ou morales de droit algérien ou étranger. L'Algérie accorde des licences de pêche des grands migrateurs halieutiques à durée déterminée du 1er au 31 mai de chaque année. Depuis deux années, des opérateurs privés algériens, ayant acquis des thoniers, pêchent le thon pour l'exporter par la suite sous label algérien. Par ailleurs, la moyenne des quantités exportées est de 2 000 tonnes contre 16 000 tonnes en moyenne de produits importés essentiellement des filets de poissons congelé et des produits de conserves, avait indiqué il y a une année le ministre de la pêche e des ressources halieutiques Smail Mimoune. En dressant un bilan exhaustif s'étalant sur 7 années d'efforts (2000-2007), le ministre s'était d'ailleurs montré optimiste quant à l'avenir de son secteur pourvu que la stratégie mise en place suive son cours et que les projets initiés soient menés à terme. Car, jusque-là, le développement du secteur de la pêche en Algérie reste encore un projet inachevé du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Pour revenir au thon rouge, il convient de rappeler que dans le cadre du plan de gestion pour le thon rouge de l'Atlantique Est 2003-2006, et à l'issue de la réunion de l'Iccat (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique) de Bilbao en Espagne en 2002, l'Algérie avait bénéficié d'un quota de pêche de thon rouge de 1.500 tonnes en 2003 et de 1.700 tonnes en 2006. Le ministre de la Pêche avait indiqué à l'époque que l'Algérie n'était pas outillée pour exploiter elle-même le thon rouge, qui nécessite des thoniers. Ce qui n'est pas le cas pour le moment. L'Algérie a pu acquérir depuis des navires au profit d'opérateurs privés qui se sont lancé dans la pêche au thon rouge. L'Algérie tient en tout cas au respect de son quota de pêche. Ce qui n'est pas toujours le cas pour tous les pays du pourtour méditerranéen. Le thon rouge est devenu une espèce en voie de disparition. A l'issue d'âpres discussions, les membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat) réunis dernièrement au Maroc sont arrivés à un accord fixant de nouveaux quotas de capture pour le thon rouge dans l'Atlantique et en Méditerranée. Ainsi, le quota total de pêche passera de 28.500 tonnes cette année à 22.000 l'an prochain, puis à 19.950 tonnes en 2010. Outre la détermination de nouveaux quotas, des recommandations ont été formulées et devraient entrer en vigueur dans 6 mois. Il s'agit d'un contrôle rigoureux des captures, de la taille minimale des poissons (inférieure à 30 kg). La fermeture précoce de la pêche au thon rouge, l'embarquement d'observateurs sur les bateaux ciblant le thon rouge, le renforcement du contrôle par la balise VMS (Vessel Monitoring System) sont également préconisés. Selon l'Iccat, environ 700 bateaux de diverses nationalités pêchent le thon en Atlantique Est et en Méditerranée, ce qui correspond à une capacité de pêche de 50.000 tonnes. Le thon représente une des viandes les plus chères au monde, surtout pendant les fêtes de fin d'année. 60% de la pêche au thon sont destinés au Japon, où il est utilisé pour la confection des sushis et des sashimis. Le thon rouge est donc victime de son succès.