L'Algérie interdit désormais à tout bateau étranger de pêcher le thon dans ses eaux territoriales, a révélé hier un responsable du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. Egalement, la cession des licences de pèche du thon rouge à des tiers étrangers est désormais interdite. Cette décision vient en écho aux travaux de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées (CITES), qui se déroulent dans la capitale du Qatar, Doha, du 13 au 25 mars. D'après le responsable du ministère de la Pêche, «à partir de cette année (2010), les exploitants étrangers n'ont pas le droit de participer à la campagne de pêche commerciale du thon rouge dans les eaux sous juridiction algérienne». Il a précisé que «cette exploitation sera réservée uniquement aux thoniers nationaux». Pour rappel, cette décision fait suite à la décision de la Commission internationale pour la conservation des Thonidés de l'Atlantique (ICCAT), de ne pas attribuer la pêche de cette espèce aux pays tiers et que chaque pays doit baisser son quota en utilisant ses propres moyens, indique la même source. D'après les consignes de 2009 de l'ICCAT, qui rassemble les Etats pêcheurs, il faut ramener le quota de pêche autorisé à 13.500 tonnes en 2010 contre 19.500 tonnes l'année d'avant (2009). Selon un responsable de la Direction de la Pêche d'Oran, l'Algérie accorde des licences de pêche des grands migrateurs halieutiques à durée déterminée du 1er au 31 mai. Ces licences obtenues par la majorité des opérateurs locaux -sont cédées à des centaines de millions de centimes à des étrangers- qui massacrent la faune algérienne. L'affaire des 3 thoniers turcs arraisonnés au port de Annaba, le procès de l'affaire des 210 tonnes de thon rouge, dans laquelle sont inculpés 6 armateurs turcs et un algérien ainsi que le secrétaire général du ministère de la Pêche et le directeur central des pêches maritimes et océaniques (DPMO) en est l'illustration la plus tragique. En 2009, un quota d'affrètement de 223,4 tonnes a été proposé aux exploitants étrangers.