Le spécialiste français des infrastructures de transport et d'énergie, Alstom, a volé en 2008, de succès en succès. En effet, au moment où la plupart des entreprises françaises ont signé les plus mauvaises performances du Cac 40, Alstom, quant à lui, a engrangé des commandes en nombre suffisant pour s'assurer un plan de charge complet jusqu'en 2011. Le groupe a enregistré un montant record de commandes de 15,4 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 20 % par rapport au premier semestre de l'exercice précédent. Le carnet de commandes passe à 47 milliards d'euros (+26 %), ce qui représente plus de 30 mois de chiffre d'affaires. Par ailleurs, le chiffre d'affaires s'est élèvé à 8,956 milliards d'euros au premier semestre 2008/2009, avec une croissance de 12 % par rapport au premier semestre 2007/2008 (8 MdsE). Cette croissance touche principalement Power Systems (+22 %) et Power Service (+11%). Le chiffre d'affaires de l'activité Transport est resté stable. Le résultat opérationnel s'inscrit à 697 millions d'euros au premier semestre, en hausse de 22 % par rapport à la même période de l'année dernière (573 ME). La marge opérationnelle est désormais de 7,8 % (contre 7,2 %). La marge opérationnelle de Power Systems passe à 5,9 % (contre 4,5 %). Le résultat net ressort à 527 millions d'euros, en hausse de 36% par rapport aux 388 millions d'euros du premier semestre 2007/2008. La direction d'Alstom est en mesure de confirmer que la marge opérationnelle du groupe devrait atteindre environ 9% en mars 2010, avec une marge opérationnelle des secteurs Power combinés se situant entre 10 % et 11 % et celle du secteur Transport entre 7 % et 8 %. "Nous continuerons à porter une attention particulière à l'exécution de nos projets, notamment à la chaîne d'approvisionnement, et à contrôler strictement nos coûts afin de poursuivre l'amélioration de notre profitabilité. Notre situation financière s'est à nouveau renforcée par l'importante génération de cash flow libre au cours de ce premier semestre. Dans ce contexte, nous sommes confiants de pouvoir poursuivre notre stratégie qui allie croissance et amélioration de la performance. Nous confirmons notre objectif de marge opérationnelle d'environ 9 % en mars 2010." a déclaré Patrick Kron, président-directeur général du groupe. A noter qu'auparavant, le P-DG a réaffirmé la solidité des fondamentaux de son groupe et assuré que son groupe n'était pas confronté au moindre problème de liquidité. "La liquidité n'est pas un souci pour notre groupe, car nous avons des disponibilités très importantes. Nous réalisons chaque année un cash-flow substantiel", a-t-il dit, tout en ajoutant que "nos résultats semestriels, à fin septembre, ont confirmé une activité commerciale record". Il est à signaler qu'Alstom a raflé un bon nombre de contrats durant l'année écoulée, entre autres, celui avec l'électricien néerlandais Essent, un contrat de 300 millions d'euros avec le Brésil. Alstom Transport a signé un contrat de 38,3 millions d'euros avec les Chemins de Fer Vietnamiens pour la modernisation du système de signalisation de la ligne reliant Hanoi à Vinh. Enfin le groupe a signé, en décembre, un contrat majeur de maintenance à long terme, d'une durée de 20 ans et d'un montant de 317 millions d'euros, avec la société Algerian O&M Company SPA pour la centrale électrique SKT (Sharikat Kehraba Terga), située à Terga. Alstom, pour rappel, est impliqué dans la réalisation de nombreux projets stratégiques dans le pays : l'électrification de plusieurs lignes ferroviaires de la banlieue d'Alger, la livraison de locomotives à la SNTF, la construction du complexe hydraulique de Béni Haroun, ou encore la construction de la centrale électrique de Fkinira. Il convient de rappeler qu'en 2006 il a remporté le contrat pour la construction de la première ligne de tramway d'Alger. D'un montant de 356 millions d'euros, il constitue l'un des plus importants marchés attribués au groupe français en Algérie. Depuis 2004, Alstom décroche contrat après contrat en Algérie d'un montant global de plus de 1,5 milliard d'euros. Mohandi H.