La loi qui interdit l'importation de véhicules d'occasion de moins de trois ans sur le marché de l'automobile algérien, promulguée dans la loi de finances complémentaire 2005, a influé énormément sur le marché de l'automobile en Algérie et même sur les pays producteurs d'automobiles principalement la France, qui sont les premiers fournisseurs de véhicules d'occasion du marché algérien. Les motifs qui expliquent la promulgation d'une telle loi sont clairs, selon les décideurs. En effet, certains professionnels estiment que les véhicules d'occasion importés sont à l'origine de l'insécurité routière, qu'ils n'ont pas, réellement moins de trois ans d'âge et qu'ils ne sont ni solides ni fiables. C'est ce qu'a expliqué, M. Hamouten, concessionnaires de véhicules en Algérie, lors d'un débat diffusé, hier, sur les ondes de Radio nationale. En effet, le concessionnaire, en tant qu'intervenant direct sur le marché des véhicules, est l'un des acteurs les plus concernés par cette mesure ; il est le premier à être touché par cette loi. Avec l'introduction de cette dernière, le terrain, qui était occupé par les importateurs de véhicules de moins de trois ans, est actuellement reconquis par les concessionnaires. Ce qui fait augmenter, à coup sûr, leur volume de ventes ainsi que leurs parts de marché à la fin de l'exercice. En plus, selon M. Hamouten, "les véhicules neufs sont moins chers que les véhicules de moins de trois ans importés de l'étranger". Par ailleurs, l'arrêt de l'importation des véhicules d'occasion augmentera le volume du marché du travail."Les particuliers ont importé quelque 80 000 voitures de moins de trois ans, ce volume s'ajoutera à celui réalisé, déjà par les concessionnaires, ce qui nous fait 80 000 nouveaux clients", a-t-il ajouté. Sauf que cette interdiction d'importer des voitures de moins de trois ans, ne décourage pas, apparemment, les importateurs particuliers de voitures. En effet, des nouvelles pratiques ont vus le jour. Ces importateurs se sont tournés vers l'importation des voitures neuves. Ces derniers se spécialisent dans l'importation de nouveaux modèles sortis en Europe, mais pas encore disponibles auprès des concessionnaires algériens. La stratégie de ces importateurs est simple : ils profitent des offres promotionnelles en France pour acheter des voitures à des prix réduits. Concernant le marché des pièces de rechange, ce dernier, affirme le concessionnaire, continue, jusqu'à aujourd'hui, à être alimenté par deux canaux différents : les distributeurs agréés par les concessionnaires et le marché informel. Ce dernier s'approvisionne de pièces détachées contrefaites ou provenant du désossement des véhicules volés. Par ailleurs, les conducteurs optent pour ce genre de pièces car les produits contrefaits coûtent en général jusqu'à 30% moins cher. De ce fait, dans notre pays où le parc roulant est vieillissant et dont plus de 99% des pièces de rechange commercialisées sont importées, les fausses pièces détachées de voiture font des ravages sur les routes. Notons qu'en Algérie, les experts estiment à au moins 2 000 ou 3 000 le nombre de personnes qui meurent chaque année à cause de la fausse pièce de rechange. Selon les services des douanes, l'importation de pièces détachées automobiles a atteint 32,84 millions de dollars à la fin du 1er trimestre 2006, ce qui représente une baisse de 28% par rapport à la même période de 2005 qui a enregistré 45,25 millions de dollars d'importation. Toutefois, les pièces détachées existantes sur le marché représentent 42% des produits contrefaits, soit plus 300 000 pièces contrefaites qui sont saisies en moyenne, chaque année par les services des douanes. Des chiffres alarmants qui font qu'en plus de l'interdiction d'importer des véhicules de moins de trois ans, une seconde loi interdisant l'importation de toute pièce de rechange d'occasion été promulguée. Le projet de loi de finances 2007 interdit formellement l'importation à l'état usagé de pièces détachées, parties et accessoires de véhicules et d'engins.