La taxe sur l'achat d'un véhicule neuf ne sera pas supprimée ». C'est ce qu'a affirmé, hier à Alger le ministre des Finances, Karim Djoudi. Dans une intervention rapportée par l'APS en marge de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Djoudi a indiqué qu'« il y a une situation de crise dans l'automobile dans les marchés internationaux et la loi de finances complémentaire a prévu deux charges pour les concessionnaires et pas pour les ménages, la première concernant le chiffre d'affaires et la deuxième le droit de circulation qui existait déjà par le passé ». Selon le ministre, « la valeur des véhicules importés par l'Algérie est de 2,8 milliards de dollars, ce qui représente 10% de nos importations. » Il fera savoir que « les concessionnaires vendent plus de 200 000 véhicules par an en Algérie et ils n'ont qu'à baisser leurs prix comme ils le font dans les autres pays », soulignant que « l'Algérie n'est pas là pour donner uniquement de l'argent aux concessionnaires ». Ces derniers, dans une conférence de presse organisée le mois dernier, avaient demandé le report de l'application de la taxe sur les transactions de véhicules neufs dont la mise en œuvre, selon eux, manque de clarté. Il est à rappeler que l'acheteur d'un véhicule neuf en Algérie, depuis le 2 juillet dernier, doit payer une taxe qui varie entre 50 000 et 150 000 dinars en fonction de la puissance et le carburant du véhicule. Le gouvernement avait expliqué qu'il a mis en place cette nouvelle taxe pour encourager et subventionner les transports publics. Les citoyens, pour leur part, se plaignent d'avoir à payer plus pour l'achat d'une voiture neuve. Quant aux concessionnaires, cette taxe ne permettra pas, à leurs yeux, le développement de l'investissement dans le secteur de l'automobile et ne stoppera pas l'importation de véhicules neufs en Algérie. Ils affirment que « ces mesures vont porter préjudice aux clients, à l'emploi et aux opérateurs du secteur automobile, avec une possibilité d'augmentation des prix des véhicules autant neufs que d'occasion ». Les concessionnaires considèrent aussi que ces nouvelles mesures sont de nature à remette en cause les plans d'investissement et de développement établis par les concessionnaires, conformément au décret du 21 décembre 2007, régissant l'activité de commercialisation des véhicules neufs. Le ministre des Finances répondra à cette préoccupation en précisant, hier, que « les investisseurs bénéficient de toutes les conditions nécessaires », soulignant que l'« impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) activant dans le commerce est de 25%, alors que pour celles qui produisent, il est de 19% ».