Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé, hier, devant les souverains et chefs d'Etat arabes participant au sommet économique et de développement qui se tient au Koweït, que l'Algérie contribuera à hauteur de 200 millions de dollars à la reconstruction de la bande de Ghaza, qui a subi un grand désastre suite à l'agression israélienne barbare. Aussi, et dans la contribution qu'il a présentée au cours de la séance consacrée à Ghaza, le président de la République a souligné l'urgence qui s'impose au sein du monde arabe au regard de la situation "dramatique de nos frères palestiniens à Ghaza", du fait de l'agression israélienne. "En ce moment même cette agression barbare contre le peuple palestinien n'a pas tout à fait cessé. Le nombre de martyrs augmente et des centaines de vies humaines et des dizaines d'enfants, de femmes et de vieillards ont été sacrifiés sur l'autel des desseins inavoués sous les yeux du monde médusé et d'instances internationales paralysées", rappelle le chef de l'Etat. Il explique que cela jette un sérieux discrédit sur les fondements de la légalisé internationale, sur la validité des principes démocratiques déviés par l'oppression avec le cortège de violations du droit et la négation des valeurs humaines mais aussi sur la crédibilité de la communauté des Nations elle-même. Mettant en valeur le défi de la résistance palestinienne à l'une des agressions les plus sanglantes et les plus meurtrières de notre temps, le chef de l'Etat dit notamment que le peuple palestinien a été de nouveau au rendez-vous de l'histoire. "Sa vaillance résistante et sa dignité lui ont valu, partout à travers le monde, l'admiration, la considération et l'estime de larges franges de l'opinion publique internationale et tous ceux qui défendent les valeurs de justice et les idéaux de paix à travers le monde". Il a tenu à rendre hommage au peuple palestinien frère qui "est en train d'écrire, par le sang, l'une des pages les plus glorieuses de son histoire. Nous tenons à nous recueillir avec humilité à la mémoire de tous ceux qui ont honoré leur engagement à l'égard de leur cause et leur patrie et nous nous inclinons devant leur martyr". Le président Bouteflika, après avoir souligné que le peuple algérien qui a connu le affres de la guerre coloniale et consenti de lourds sacrifices pur le recouvrement de sa liberté et de son indépendance, comprend les souffrances de la population de Ghaza, il s'identifie pleinement à son combat et partage ses épreuves. "Fort des enseignements de sa propre histoire, le peuple algérien ,dans un élan spontané de soutien et de solidarité, a massivement empli les rues de toutes les villes d'Algérie pour exprimer, par delà la révolte, la colère et l'indignation, sa conviction que les sacrifices, quels que soient leur ampleur et le poids des souffrances qu'elles génèrent, ne sont jamais vains et que la cause d'un peuple n'est jamais perdue, en dépit de toutes les vicissitudes et de tous les aléas". Le chef de l'Etat, dans sa contribution, invite les dirigeants du monde arabe à œuvrer ensemble à la recherche d'une solution urgente aux divergences qui minent l'unité et la cohésion des Palestiniens. "Le dialogue et la réconciliation nationale restent, à nos yeux, les garants du recouvrement de l'unité et les gages de la victoire". Il estime, par ailleurs, que les dirigeants actuels, qui assument la direction de la Révolution palestinienne, "ont la lourde responsabilité de reconstruire l'unité et les gages de la victoire". Il estime, par ailleurs, que les dirigeants actuels qui assument la direction de la Révolution palestienne, "ont la lourde responsabilité de reconstruire l'unité nationale autour d'une stratégie commune devant garantir leurs droits légitimes et la création d'un Etat palestinien indépendant et viable avec El Qods comme capitale. Nous devons les accompagner dans ce processus décisif, de même que nous devons, pour notre part, réaffirmer la validité de notre engagement, ferme et sans équivoque, à l'égard de la cause palestinienne qui doit retrouver la place centrale en tant que cause fondamentale autour de laquelle se fait le consensus arabe. Ce consensus existe". Evoquant les images insoutenables et la vérité infalsifiable des images du massacre du peuple palestinien à Ghaza, le chef de l'Etat déclare que par leur brutalité et leur barbarie, elles ont bouleversé le monde et secoué les consciences. "Cela doit changer. La communauté internationale ne doit pas continuer à tolérer cette impunité. La force doit revenir au droit", précise encore le président Abdelaziz Bouteflika. "Le monde arabe est en droit d'exiger que le rejet mondial de la barbarie puisse se traduire par des décisions contraignantes du Conseil de sécurité à l'égard d'Israël. Les Nations unies doivent mettre en œuvre la norme reconnue que la responsabilité de protéger une population civile qui est punie collectivement par une agression qui s'apparente à un crime contre l'humanité". En tout état de cause, pour le Président ce qui s'est passé à Ghaza n'est autre qu'un crime de guerre qui ne saurait rester impuni. Pour le président de la République, il est d'une urgence absolue d'acheminer vers Ghaza l'aide humanitaire si abondante en terme d'intention mais qui ne parvient qu'insuffisamment aux Ghazaouis, du fait des restrictions draconiennes imposées par les forces d'occupation au niveau des points de passage, dont l'ouverture revêt une "importance vitale". "La tragédie de Ghaza continuera de peser lourdement sur les acteurs de la question palestinienne. Il ne fait pas de doute que la mise en place des conditions du règlement de ce conflit et le traitement de ses conséquences sur les populations de Ghaza requiert notre mobilisation totale, celle de la communauté internationale et l'intérêt soutenu de celle-ci en faveur d'un règlement définitif de la question palestinienne". Le président Abdelaziz Bouteflika, abordant la situation dans le monde arabe, souligne avec regret que "la communauté arabe souffre de la division de ses rangs. Cet affaiblissement est exploité par nos ennemis et nos adversaires, il est de notre devoir politique et moral d'assumer nos responsabilités pour mettre rapidement un terme à cette situation qui ne doit pas détourner nos frères palestiniens de la mission historique qui est la leur, à savoir la libération de la Palestine", conclut le président de la République. B. Chellali