Un troisième et dernier groupe des familles algériennes ayant été évacuées de Ghaza a regagné l'Algérie, mercredi soir. Ces familles composées de 57 personnes ont été accueillies à leur arrivée à l'aéroport ''Houari-Boumediene'' par le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamel Ould Abbès, accompagné de 50 psychologues chargés de les prendre en charge. Ces dernières, seront prises en charge par le ministère au niveau des Diar Errahma et au complexe d'Azur Plage en attendant leur rapatriement vers leurs wilayas d'origine. Toutefois, les dossiers des familles désirant rester en Algérie seront étudiés "au cas par cas". "Le gouvernement ne peut fournir des logements à toutes les familles à l'exception des femmes qui ont perdu leurs maris et qui ont plusieurs enfants à charge, à l'instar d'une femme originaire de Barika, mère de six enfants et dont le mari est tombé en martyr au cours de l'agression israélienne contre Ghaza" a expliqué Ould Abbès. Selon le ministre, la priorité réside en ce moment, dans la prise en charge psychologique de ces familles, sachant que celles dont les maisons ont été totalement détruites bénéficieront à l'instar des autres habitants de Ghaza des aides palestiniennes, d'autant plus que ces dernières peuvent rester en Algérie autant qu'elles ne veulent. Actuellement, ces familles rapatriées sont surtout, hantées par le spectre de ces jours vécus à Ghaza où elles avaient souffert le martyre pour trouver un refuge, ou encore une école pour les accueillir. Hélas, les missiles de l'aviation israélienne n'ont épargné ni école ni autres lieux sûrs. Harassées, la plupart de ces familles affichent simultanément des signes d'abattement et un sentiment de fierté pour avoir encouragé leurs époux à rejoindre le champ de l'honneur pour, disent-elles, "accomplir le devoir et mériter la récompense de martyr promise à tout croyant". "Nul ne pourrait supporter ces effroyables journées passées sous le déluge des bombardements et des armes les plus destructrices qui puissent exister, notamment celles prohibées", poursuivent-elles. Ce dont elles se souviendront le plus, ce sont, notamment, les bombes au phosphore blanc, un type de bombe à fragmentation qui émettent une lumière intense, et causent des lésions qui se compliquent si elles ne sont pas aspergées d'eau. Pour les psychologues algériens, ces familles rapatriées, ont réellement besoin d'une prise en charge psychologique efficace. Les premières constatations de ces derniers auprès des ces familles, relève de la souffrance de chocs psychologiques et corporels, notamment l'isolement, le repli sur soi ainsi que d'énurésie, de bégaiement et de perte de mémoire, ce qui nécessite, selon eux, "une reconstruction psychologique de leur personnalité". A noter que l'Algérie a rapatrié jusqu ici, près de 150 de ses ressortissants de la bande de Gaza. Adnane Cherih