"On ne peut pas demander aux agriculteurs et éleveurs une meilleure implication dans le renouveau agricole si on ne clarifie pas leur position dans l'organisation agricole". C'est en ces termes que M. Rachid Benaissa ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a situé la problématique autour de laquelle est fondé le plan de renouveau agricole et rural que son département s'attelle à mettre en place pour la période 2005/2009. M. Rachid Benaissa, qui a présidé, hier, au siège de son ministère, une réunion des cadres de l'agriculture des wilayas et des différentes filières et organismes agricoles pour la vulgarisation du dispositif de suivi et d'évaluation des contrats de performance du renouveau de l'économie agricole et du renouveau rural, a indiqué, d'emblée, que ce plan vise trois objectifs primordiaux qui entrent dans un objectif global de sécurité alimentaire. Le premier de ces objectifs arrêté par le plan est le développement rural par la valorisation de son potentiel, l'amélioration de son environnement et l'initiation, dans les campagnes, de projets de proximité visant son intégration économique. Les missions d'animation des actions, dans ce sens, sont dévolues aux Conservations des forêts, aux organismes chargés du développement des zones steppiques et des régions sahariennes. Cette mission sera menée en coordination avec les autorités locales et le mouvement associatif. Dans cet ordre d'idées, M. Benaissa a indiqué que plus de 12 000 projets de proximité pour le développement rural intégrés sont préconisés. 6 000 projets sont déjà identifiés et engagés et 1 100 d'entre-eux sont en cours de réalisation. Ces projets visent la modernisation des dechras et k'sours, la diversification des activités économiques rurales, la protection de la production agricole et son amélioration et la préservation du patrimoine rural matériel et immatériel.Le second objectif a trait à l'amélioration du capital productif dont les actions sont prises en charge par les services de l'agriculture. Il s'agit, pour ces services techniques, d'assister les agriculteurs et les éleveurs par la vulgarisation des techniques modernes et la levée de toutes les contraintes administratives et bureaucratiques qui découragent souvent la bonne volonté paysanne. Le troisième objectif est d'ordre plutôt qualitatif, parce qu'il vise la maîtrise des processus de production, la professionnalisation et la modernisation de l'activité agricole. C'est aux filières agricoles et aux offices spécialisés qu'échoit la mission d'encadrer ce volet du programme. La mise en œuvre de ce programme quinquennal vise, bon an mal an, une croissance moyenne de 8%. C'est en somme une refonte globale de l'approche de l'économie agricole que propose ce plan et que matérialisent les contrats de performance, dans la mesure où il associe la productivité à une meilleure intégration du monde rural. Intégration sans laquelle aucun développement durable n'est envisageable. Ce plan, aussi pragmatique et aussi précis soit-il, ne peut atteindre ses objectifs sans une refonte des mentalités et un changement dans l'approche que doivent avoir les gestionnaires du monde agricole. "Nous devons nous départir de ces attitudes d'assistanat et d'immobilisme et nous engager dans une logique de productivité par l'efficience et la prise d'initiatives" devait lancer M. Benaissa à l'adresse de ses cadres. Il est à noter que les contrats de performance signés avec toutes les wilayas et les organismes agricoles sont renouvelables chaque année. Des évaluations se font chaque trimestre, d'abord au niveau des wilayas et approuvées par les APW, pour être consolidées et discutées au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. N. Benchaa