Au vu de la facture alimentaire en nette progression d'année en année, l'inquiétude reste de mise quant à la sécurité alimentaire, un objectif qui n'est pas encore atteint. En 2008, le volume des importations, notamment pour les céréales, le lait et les médicaments a frôlé les "8 milliards de dollars dont la moitié du montant est destiné au céréales". Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a mis en place une panoplie de politiques et de stratégies dont les fruits seront "effectifs à moyen terme", selon le secrétaire général, invité de la Chaîne III de la Radio nationale. Sid Ahmed Ferroukhi a souligné que la facture des importations reste salée mais l'insécurité alimentaire n'est pas une "fatalité". D'où cette nouvelle politique décidée par la tutelle et qui s'oriente vers "les produits stratégiques comme les céréales ou encore la pomme de terre". "Le travail entamé doit être mené et accompagné au niveau local afin de responsabiliser tous les acteurs", a-t-il affirmé. Le SG du ministère de l'Agriculture se veut en tout cas rassurant et même optimiste quant aux projections de son département. "En 2014 nous comptons réaliser 50 millions de quintaux contre 20 quintaux pour l'année en cours en céréales" a-t-il souligné. Mais l'effort doit également être soutenu dans la distribution et l'approvisionnement, "deux maillions à revoir impérativement". A ce propos, la hausse de la mercuriale enregistrée ces dernières semaines est due en partie "au mauvais temps mais surtout au manque de produits conditionnés", a expliqué Sid Ahmed Ferroukhi, qui précisera que le moment est venu pour instaurer "des circuits de distribution plus adaptés, donc réguler le marché". Pour ce qui est du lait, il rappellera que le problème fondamental réside dans la collecte qui reste le maillon faible, alors que le risque de connaître une pénurie en pomme de terre est "écarté en dépit du problème des engrais qui persiste encore". Les dernières pluies, qui se sont abattues sur tout le territoire national, laissent présager en tout cas "une bonne année agricole même si des dégâts importants sont signalés". Le ministère de l'Agriculture a dépêché à cet effet une équipe à Adrar pour une première évaluation des dégâts. Les agriculteurs sinistrés, poursuit le SG du ministère de l'Agriculture, "seront accompagnés pour la reprise de leur activité grâce au fonds dont dispose la tutelle mais ne seront pas indemnisés". Interrogé sur la gestion des fonds dégagés dans le cadre du PNDRA, M. Ferroukhi a affirmé que "certaines personnes n'ont pas joué le jeu et d'autres institutions ont eu recours à des pratiques non réglementées". La tutelle, avertit Sid Ahmed Ferroukhi, ne "tolérera aucune dérive". Abdelghani M.