L'Algérie a économisé deux (2) milliards de dollars grâce à la nouvelle politique de renouveau agricole destinée à soutenir la production locale en particulier les céréales et le lait, a confirmé hier sur les ondes de la chaîne III Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du développement rural. Cette réduction substantielle de la facture alimentaire, qui a atteint un niveau record ces cinq dernières années, a été possible suite aux récentes performances de nombreuses filières agricoles à l'exemple de la céréaliculture avec une production record de 62 millions tonnes. La modernisation et la professionnalisation du secteur, le recentrage de toutes les filières agricoles, la signature de contrats de performance et les investissements colossaux pour le développement du secteur agricole sont autant de facteurs qui expliquent cette baisse de la facture alimentaire. Les importations alimentaires algériennes ont baisse du tiers (-26%) en 2009 par rapport à l'année précédente, selon les Douanes. Elles avaient baissé à 4,53 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de l'année dernière, contre 6,15 milliards de dollars à la même période en 2008. La baisse a touché des produits tels les céréales, les semoules, la farine et les produits laitiers, selon des chiffres fournis en octobre par le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS). Les céréales, semoules et farine ont enregistré une «forte» baisse de 40,90%, chutant de 3,235 milliards de dollars durant les neuf premiers mois de 2008 à 1,912 milliard de dollars au cours de la même période de 2009. Quant à la facture des laits et produits laitiers, elle s'est établie à 722 millions de dollars contre 1,054 milliard de dollars, soit une baisse de 31,50%. Pour cette saison agricole 2010, Rachid Benaïssa est optimiste. «Nous disposons cette année de 210 à 200 milliards de dinars pour le renouveau agricole et rural. L'année 2009 a été relativement bonne et nous nous attendons à une année prometteuse en 2010», affirme-t-il. Abordant la céréaliculture, il annonce que 2.850.000 hectares ont été emblavés jusqu'au 31 décembre dernier à travers le territoire national. Un bon signe, estime le ministre. Il rassure à ce propos que la récole n'est pas compromise par les faibles précipitations de ces trois derniers mois. «Nous sommes dans une répartition acceptable jusqu'à maintenant en matière de pluviométrie», précise-t-il. Concernant la pomme de terre, il affirme que la production est en hausse de 30% pour cette saison 2010. «Nous avons produit 2,6 millions de tonnes de pomme de terre. C'est une bonne production, mais nous sommes encore loin de notre objectif de produire quatre (4) millions de tonnes», signale-t-il. Le ministre affirme que son premier souci demeure le problème de régulation des prix des fruits et légumes sur les marchés. Il avoue que l'impact des mécanismes mis en place pour stabiliser les prix reste limité. Il est à rappeler que la facture alimentaire de l'Algérie a atteint un niveau record ces cinq dernières années. Elle s'est alourdie de 27 % en 2007 passant à 4,82 milliards de dollars, contre 3,8 milliards en 2006. En 2008 notre facture alimentaire a frôler les six milliards de dollars en raison de l'envolée des cours de certains produits de base sur le marché mondial et la baisse du dollar par rapport à l'euro, monnaie dans laquelle sont libellés la plupart de nos achats de l'étranger. En 2008 la hausse des dépenses a touché pratiquement tous les produits, à l'exception du sucre et des viandes.