Après la découverte, lundi, de la forme hautement pathogène du virus H5N1 dans un élevage d'oies dans l'Est de la Hongrie, l'Union européenne vit de nouveau sous la menace. Il s'agit de la première apparition du virus en Europe depuis août 2006. La présence de la souche H5N1 du virus de la grippe aviaire a été ensuite détectée dans un élevage de l'est de l'Angleterre. Ce qui porte à deux le nombre de cas découverts dans l'Union européenne depuis le début de l'année. Des tests réalisés par le laboratoire de Weybridge dans le sud de l'Angleterre, la référence pour cette maladie, ont confirmé qu'il s'agissait du virus hautement pathogène. L'annonce de la nouvelle a été faite, samedi après-midi. Dans la soirée, le ministère britannique de l'Environnement a précisé que la souche était originaire d'Asie et "semblable à celle découverte en janvier en Hongrie". En Belgique, l'Agence pour la sécurité de la chaîne Alimentaire appelle à la vigilance. Décidément la volaille européenne gare ses plumes. De son côté, L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé le même jour c'est à dire samedi que la grippe aviaire avait tué une Nigériane de 22 ans, première victime humaine connue du virus H5N1 en Afrique sub-saharienne. Les analyses effectuées dans un laboratoire londonien ont confirmé le diagnostic des autorités sanitaires nigérianes qui ont annoncé, mercredi, le décès d'une femme contaminée au contact de poulets. Des prélèvements effectués sur des proches de la défunte se sont révélés négatifs, rapporte l'OMS sur son site Internet. Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, a été le premier sur le continent à détecter le virus dans des volailles. Le virus s'est propagé en un an à 17 des 36 Etats du Nigeria en dépit de mesures d'abattage, de quarantaine et d'interdiction de transporter des volailles vivantes. En Afrique, 11 personnes ont succombé à la grippe aviaire depuis 2003 et un seul cas, non mortel, a été recensé à Djibouti. Ces nouvelles donnes ont ébranlé le monde qui a cru s'être débarrassé de la grippe aviaire. La peur gagne les populations et les politiques du monde à commencer par l'Occident, notamment l'Europe d'autant plus que la souche H5N1 hautement pathogène pour les volailles est, de surcroît, potentiellement transmissible à l'homme et donc considérée comme très dangereuse. Le spectre d'une pandémie mondiale revient à la charge. Cette maladie a fait plus de 160 morts, principalement en Asie, depuis son apparition fin 2003. Et la menace est toujours réelle d'où la nécessité pour les pays du monde de rester vigilants. La relative clémence du virus aviaire cet hiver ne doit pas faire baisser la vigilance. Il faudra probablement plusieurs années pour débarrasser la filière avicole du virus H5N1. "Cela requiert une forte détermination de toutes les parties concernées : gouvernements, éleveurs de volailles et communauté internationale". Un combat de longue haleine, loin d'être gagné d'avance. D'où l'insistance de la FAO à faire respecter par les autorités de chaque pays trois conditions indispensables, à savoir transparence absolue sur les foyers infectieux, participation directe des éleveurs aux activités de surveillance et de signalement, mécanismes d'indemnisation des agriculteurs. L'essentiel conclut l'Organisation, est de ne pas interdire l'élevage des volailles en basse-cour. "Pour ne pas encourager la production avicole illégale"… et incontrôlable. Depuis l'apparition de H5N1 en 2003, 269 cas humains ont été officiellement recensés. Parmi ces derniers, 163 sont décédés. Soit un taux de létalité de 61%.