Les «souvenirs» de l'épidémie de l'année dernière sont de nouveau exhumés. L'Indonésie, l'Egypte, le Nigeria, la Hongrie et dernièrement la Grande-Bretagne. Jour après jour, et d'une région à une autre, la terre vit encore sous la menace de la pandémie de la grippe aviaire. L'apparition de nouveaux cas en Europe, constitue un véritable cauchemar. Dans le Vieux Continent, la sonnette d'alarme est tirée. Après la découverte le 29 janvier du virus H5N1 dans un élevage en Hongrie, la Grande-Bretagne vient de confirmer l'existence, dans un élevage de dindes, d'une souche du virus hautement pathogène. Selon les experts, c'est la même souche de virus découverte en Hongrie qui a été confirmée au Royaume-Uni. Les autorités britanniques ont procédé à l'abattage de 159.000 volailles pour empêcher la propagation du virus H5N1, forme hautement pathogène de la grippe aviaire, après sa découverte dans une ferme à l'est de l'Angleterre. En France, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, a fait appel aux services de la sécurité sanitaire pour une évaluation des risques. Cela pour dire que les pays européens ne sont pas à l'abri d'une épidémie humaine liée à une mutation du virus H5N1 de la grippe aviaire. Les services vétérinaires de l'UE, prennent des mesures de protection afin de tenter d'éviter la propagation du virus détecté en cette fin de semaine. La question qui mérite d'être soulevée dans ce contexte est la suivante: si les pays développés vivent avec tous les moyens dont ils disposent pour y faire face, dans la crainte d'une éventuelle pandémie, dans quel état se trouvent les pays sous-développés, notamment les pays d'Afrique? Autrement dit, ces pays sont-ils en mesure de faire face à cette éventuelle pandémie? Sachant que l'alerte est déclenchée au Nigeria où une femme de 22 ans est décédée, samedi dernier du virus H5N1, les autorités nigérianes ont également confirmé ce cas. Le virus H5N1 «continue de se répandre» dans le pays et serait désormais présent dans 19 des 36 Etats de la fédération du Nigeria, ainsi que dans le territoire de la capitale fédérale, Abuja. Le décès de cette Nigériane et la confirmation de la présence du virus en Afrique mettent les autorités algériennes sur le qui-vive. Le temps est donc à la prudence. Le virus est enclin à se propager facilement. «Une nouvelle réapparition du virus n'est pas à écarter cet hiver, et ce dans le monde entier» a averti Peter Cordingley, porte-parole du bureau régional de l'OMS pour le Pacifique occidental. Et d'ajouter: «Nous escomptons une répétition de ce qui s'est passé l'an dernier quand le virus est soudainement devenu très actif et s'est répandu jusqu'en Europe». Les responsables de la santé et de l'agriculture ont, à maintes fois, rassuré, que l'Algérie est à l'abri de toute contamination par le virus. «L'Algérie est loin de la situation que certains pays ont vécue, tel l'Egypte où on a recensé plusieurs décès», a rassuré le ministre Tou. En outre, dans le cadre de la prévention, plus de 3000 prélèvements sanguins à la recherche du virus ont été effectués chez les oiseaux sauvages. Tous les résultats sont négatifs.