Le Conseil des ministres de l'Union africaine s'est ouvert jeudi à Addis Abeba, en prélude au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui commencera demain. Officiellement consacrée aux infrastructures, la session ordinaire du Conseil exécutif (CE) s'est ainsi penchée sur les grandes priorités de la commission, avec comme points d'orgue l'élaboration du nouveau plan stratégique de l'UA pour les quatre ans à venir. "La première des tâches à laquelle la commission s'est attelée est l'élaboration du nouveau plan stratégique qui, non seulement constitue le cadre des activités de la commission pour les quatre années à venir, à savoir de maintenant à 2012, mais aussi contribue à accélérer le processus de l'intégration continentale", a déclaré M. Ping. De son coté, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a souhaité que les partenariats entre l'Afrique et d'autres régions et pays du monde, soient orientés vers les préoccupations et les intérêts de l'Afrique. Le ministre a notamment appelé à "recadrer" ces partenariats en fonction des priorités de l'Afrique telles qu'inscrites dans le Nepad et d'autres programmes africains. Il a mis l'accent sur la nécessité de s'engager dans un processus d'évaluation de ces partenariats, au terme de laquelle ne seront retenus que ceux présentant un intérêt "certain" pour l'Afrique. Il a, par ailleurs, réitéré les positions de l'Algérie sur un nombre de questions et dossiers qui concernent directement le contient africain. Messahel, qui conduit la délégation algérienne, a développé quatre axes dans son intervention suite au rapport présenté par le président de la Commission de l'Union africaine, portant sur ses activités (Commission) durant les derniers six mois, à savoir la situation en Somalie, au Soudan et en Mauritanie ainsi que sur la question du partenariat entre l'Afrique et les autres régions du monde. Concernant la Somalie, le ministre a réitéré l'offre de l'Algérie d'assurer le transport des troupes de l'Union africaine vers ce pays, considérant cet acte comme une contribution de l'Algérie au soutien logistique de la Mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom), conformément à l'accord de Djibouti et en réponse à l'appel du président de la Commission de l'UA. L'Algérie s'est également engagée à mettre à la disposition de deux bataillons de l'armée somalienne des uniformes, suite à l'appel du président de la Commission de l'UA. S'agissant de la situation prévalant au Soudan, et notamment dans la région du Darfour, Messahel a insisté sur la nécessité de permettre au Soudan de mener le processus de paix et l'engager dans les meilleures conditions afin d'éviter, a-t-il expliqué, que le lancement du mandat d'arrêt à l'encontre du président soudanais El Bechir (vers la mi-février) ne vienne "perturber ou contrarier" cet effort de paix. Il a aussi encouragé les discussions entre Soudanais tout en rappelant les conclusions de la réunion de Doha sur la médiation arabo-africaine concernant le Darfour, pour laquelle l'Algérie a participé de manière active. Le troisième point abordé par Messahel a concerné la situation en Mauritanie et, à ce propos, il a indiqué que les changements anticonstitutionnels demeurent "condamnables", tout en relevant les évolutions constatées et dont il faut prendre acte. Il s'agit notamment, a-t-il expliqué, de la décision prise pour fixer des élections pour le 6 juin 2009 en Mauritanie. Ces élections doivent être ouvertes à tous les Mauritaniens sans distinction et conformément à la Constitution de ce pays. Ce point de vue a été défendu par de nombreux pays dont l'Algérie, la Libye, le Sénégal et la Gambie. Lotfi C.