La situation du troisième opérateur de téléphonie mobile, Wataniya Télécom Algérie, ne semble pas être des plus reluisantes. Malgré l'optimisme affiché par son directeur général, M. Joseph Ged, les résultats de l'opérateur ne semblent pas convaincre la maison mère. Ainsi, le groupe Qatar Telecom (QTel) aurait placé sa filiale algérienne sous haute surveillance depuis le début de l'année 2009. Selon le quotidien électronique "toutsurlalgerie", Qtel a dépêché 3 auditeurs à Alger afin de "mettre fin à certaines pratiques douteuses". Selon la même source, les auditeurs de QTel mettent déjà en doute la politique des avantages et primes accordés à certains hauts responsables commerciaux, et qu'ils entendent supprimer. Ainsi TSA rapporte qu'"en 2008, un haut responsable commercial de Nedjma a reçu une prime de 7 millions de dinars". Mieux encore, QTel soupçonnerait certains hauts cadres de sa filiale algérienne d'entente avec les distributeurs pour augmenter artificiellement les chiffres de vente des puces. Ces faits graves révèlent certes la gestion douteuse de l'entreprise, mais dénotent de la volonté claire de l'opérateur de fausser les données du marché. Rappelons au passage que le directeur général de Nedjma, M. Joseph Ged, avait récemment accusé l'opérateur historique Mobilis de gonfler le chiffre de ses abonnés. C'est pousser le bouchon un peu loin. Car, à la lumière de ces nouveaux évènements, on s'interroge sur les intentions de ce personnage, puisqu'il est donc évident que c'est Nedjma qui s'adonne à ce genre de pratiques douteuses. Il faut dire aussi, que l'opérateur ne semble pas s'encombrer de considérations éthiques. Et pour preuve, l'offre qu'il a lancée au début de la semaine a soulevé un tollé général, car affichant un mépris total pour les règles de transparence édictées par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications. D'ailleurs, l'ARPT a adressé hier un rappel à l'ordre à l'opérateur concernant sa nouvelle offre free. En effet, la nouvelle offre de Nedjma s'illustre par son manque de clarté. Les visuels publicitaires placardés sur les supports médias ne renseignent d'aucune manière ni sur la nature de l'offre (promotionnelle ou permanente) ni sur la clientèle ciblée ni sur la durée ni sur le segments de communications concernés. A ce sujet, le directeur général de l'ARPT, M. Fodil Benyelles a confié hier à notre confrère Liberté que le placard publicitaire n'était pas claire et prêtait à confusion. En fait l'ARPT soupçonne Nedjma d'avoir volontairement entretenu une certaine confusion dans ses messages publicitaires concernant la nouvelle offre. Car c'est une violation claire de la dernière règlementation adoptée par l'ARPT et qui a pour objectif de régir les offres des opérateurs de téléphonie mobile. En effet, l'ARPT a dénoncé "un manque de clarté constaté dans certaines publications des offres promotionnelles de nature à porter atteinte aux intérêts des consommateurs et, par conséquent, à la concurrence". C'est dans ce sens que l'autorité de régulation a exhorté les opérateurs à assurer à l'adresse de leurs clients une information exhaustive et sincère sur les tarifs et les conditions de toute offre. L'ARPT considère également la publicité illicite comme étant toute publicité trompeuse qui comporte des affirmations, indications ou représentations susceptibles d'induire en erreur sur l'identité, la quantité, la disponibilité ou les caractéristiques d'un produit ou d'un service. Il est donc clair que Nedjma a violé les règles de la concurrence. Aussi, et au-delà de son manque de clarté, l'offre est assimilée à du dumping. Selon "toutsurlalgérie", Mobilis a fait savoir à l'ARPT qu'il considérait cette offre comme du "dumping" car "il s'agit d'une offre permanente". Lyès Bensid