L'ambassadeur d'Algérie en France, M. Missoum Sbih, s'est impliqué personnellement dans la campagne de sensibilisation et de mobilisation pour encourager les électeurs et les électrices, membres de la communauté algérienne établie en France, à participer au vote prévu le 9 avril prochain. L'ambassadeur, qui sillonne les 18 consulats généraux en France, a également fait l'évaluation avec chaque consul sur la préparation du scrutin et surtout rencontrer la communauté algérienne dans un cadre de sensibilisation, de mobilisation autour de cette échéance pour l'informer des mesures prises garantissant la neutralité de l'administration, la régularité et la transparence du déroulement des opérations. Plus de 800 000 électeurs figurent sur les listes électorales en France et ce sur une communauté de plus de trois millions de personnes établies. Dans une déclaration à la presse, M. Missoum Sbih a expliqué que l'intense activité qu'il entreprend à travers les 18 consulats généraux se fixe des objectifs de coordination, d'information et de sensibilisation. Il s'agit avant tout de réunir toutes les conditions afin que les citoyens algériens résidant en France puissent exercer librement leur droit de vote et s'assurer de la stricte application de la loi dans la transparence. Il importe également de "faire sentir l'enjeu de cette élection, de ce qu'elle représente pour l'avenir et la stabilité du pays", a-t-il expliqué. "Nous disposons à présent d'une expérience suffisante dans les consulats et nous nous efforçons à chaque fois de tirer les leçons qui s'imposent. Je peux affirmer que les conditions de contrôle du déroulement du scrutin sont pleinement assurées. De plus, comme vous le savez sans doute, le gouvernement Algérien a accepté la présence d'observateurs étrangers", précise encore le diplomate algérien. Interpellé sur ce qui se dit sur les représentations diplomatiques algériennes ne se préoccupant des immigrés seulement à l'approche des élections, l'ambassadeur a réagi : "Je ne peux pas laisser dire une chose pareille pour la raison suivante ; depuis mon arrivée en France, je n'ai pas attendu qu'il y ait des élections pour me rendre dans les 18 circonscriptions consulaires. J'y ai régulièrement consacré un minimum de 3 à 4 jours. J'ai rencontré les membres de la communauté. J'ai débattu avec eux sur de nombreux aspects. L'an dernier, j'ai engagé une série de rencontres avec des intellectuels, des universitaires, des chefs d'entreprises, ouvert des débats et provoqué des échanges". Apostrophé également sur l'impact de la crise financière internationale sur l'Algérie, M. Sbih donne plus de visibilité sur cette question en indiquant que l'Algérie ne peut pas prétendre rester en marge de cette crise. D'autant que la baisse du prix du pétrole, qui représente une part très importante de ressources, aura nécessairement des conséquences. "Comment évaluer cet impact ? Je pense qu'il sera limité. L'Algérie dispose d'une assise financière confortable qui peut lui permettre de traverser cette période. Cela étant, la crise peut effectivement affecter le développement de nombreux grands chantiers qui sont ouverts si les intervenants extérieurs se trouvent paralysés". Le président Bouteflika devait se rendre en France. Il semble que cette visite est à présent déprogrammée. L'ambassade confirme-t-elle cette information ? La réponse de M. Missoum Sbih à cette question a été la suivante : "Il s'agit là d'une interprétation abusive de la presse. Le président Sarkozy a effectivement invité M. Bouteflika pour une visite d'Etat, tout en lui laissant le choix de la date. Le Président Bouteflika n'a pas encore décidé de cette date. Sans doute viendra-t-il après les élections, dans la mesure où il est une nouvelle fois porté à la tête de l'Etat. Je démens donc cette information de visite déprogrammée, une spéculation de journalistes". L'ambassadeur a également réagi de la même manière en ce qui concerne les attentats en Algérie : "Les médias amplifient l'insécurité résiduelle. L'Algérie, vous le savez, revient de loin après la décennie noire du terrorisme. Aujourd'hui, la sécurité est rétablie et la réconciliation nationale est une réalité. Il appartient au prochain président élu de la consacrer définitivement en parachevant le processus démocratique". Répondant à une question sur le "pacte d'amitié" tant promis entre l'Algérie et la France, l'ambassadeur d'Algérie en France dit : "Le président Sarkozy a dit lui-même qu'il n'était pas nécessaire de graver un accord dans le marbre et qu'il fallait surtout lui donner un réel contenu. Cette approche pragmatique plutôt que juridique nous convient". Il rappelle, à cet effet, que les deux présidents ont rappelé leurs vux pour un "partenariat d'exception". Il doit se fonder sur un passé bien assumé, le respect mutuel et les intérêts réciproques. "Et il doit intégrer la dimension humaines qui est au cur des rapports franco-algériens, dont la chaleur et la densité sont sans équivalent", précise M. Missoum Sbih. Ahmed Saber