De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur Lancée début février, la campagne de préparation et d'organisation de l'élection présidentielle ainsi que celle de sensibilisation des électeurs suivent leur cours selon le programme défini lors de la réunion des consuls généraux et des consuls d'Algérie en France tenue à Paris le 2 du mois sous la présidence de M. Missoum Sbih, l'ambassadeur. L'objectif est de créer les meilleures conditions possibles pour un bon déroulement des opérations de vote et de permettre une participation la plus large des Algériens établis en France au scrutin présidentiel. Ce qui est déjà connu, c'est que les citoyens de ce côté-ci de la Méditerranée commenceront à voter dès le 4 avril afin de profiter du week-end français (samedi et dimanche) propice, grâce à la disponibilité de temps, à drainer la grande affluence vers les urnes. Les bureaux de vote resteront ouverts jusqu'au 9 avril au soir. C'est pour s'enquérir sur place de l'état de préparation de l'élection et contribuer à la sensibilisation des Algériens en faveur du vote que Missoum Sbih s'est engagé depuis le 4 février dans un tour de France en 18 villes-étapes, c'est-à-dire dans toutes les circonscriptions consulaires. Aujourd'hui, mardi, il sera à Montpellier, après Bordeaux, Strasbourg, Lille, Marseille, Lyon et d'autres villes, terminant sa tournée le 11 mars. L'ambassadeur avait expliqué, le 2 février, que sa tournée est «une mission visant à informer tous nos interlocuteurs sur les dispositions prises par le gouvernement pour que le scrutin se déroule dans les meilleures conditions possibles, dans la plus grande transparence et le strict respect des lois pour permettre le libre choix des électeurs». Le chef de la mission diplomatique veut ainsi affirmer que son implication sur le terrain est celle d'un commis de l'Etat en dehors de tout esprit partisan laissant aux représentants des candidats à la présidentielle le soin de mener, le moment voulu, la campagne électorale. Pour la période du 4 au 9 avril, il faut voter et faire voter. Tel semble être le leitmotiv de l'ambassadeur, craignant peut-être un fort taux d'abstention. C'est vrai que celui-ci n'est pas à exclure entre la jonction de la campagne que mèneront les militants des partis opposés à l'élection présidentielle et de la démobilisation d'électeurs favorables au candidat Bouteflika, estimant qu'il n'aurait pas besoin de leurs voix, sa réélection étant, selon leur conviction, certaine. Pour contrecarrer les effets possibles de ce double phénomène, la représentation diplomatique s'appuie sur le mouvement associatif animé par l'esprit civique. Dans chaque ville visitée, M. Sbih tient une réunion-débat avec les représentants des associations qui l'interpellent sur tous les sujets ayant trait à l'élection présidentielle, aux problèmes socio-économiques de l'Algérie et aux relations algéro-françaises. Ces associations sont les véritables relais sur le terrain pour sensibiliser les Algériens sur l'utilité et l'importance du vote du 9 avril. L'autre atout en faveur du vote est l'ouverture, les jours du scrutin, de bureaux délocalisés. En plus des classiques centres ouverts dans les consulats algériens, des locaux de proximité sont mis à la disposition des autorités algériennes, avec l'accord indispensable de l'administration française, évitant ainsi à des citoyens d'effectuer des dizaines ou des centaines de kilomètres pour accomplir leur devoir électoral.