Les pays d'Afrique, bien qu'ils comptent parmi ceux qui contribuent le moins aux émissions de gaz carbonique, sont injustement les premiers à avoir subi les retombées du changement climatique. L'année 2009 sera une année décisive, concernant la question climatique, puisque les Etats du monde entier et leurs négociateurs se préparent déjà à la conférence sur le climat que tiendront les Nations unies à Copenhague, au Danemark, au mois de décembre. Les dirigeants devront y conclure une nouvelle entente pour remplacer le Protocole de Kyoto, signé en 1997 et qui viendra à échéance en 2012, dont l'objectif était de réduire les émissions de dioxyde de carbone et autres émissions polluantes des pays industrialisés. Dans ce contexte, la Déclaration africaine d'Alger sur les changements climatiques constitue une feuille de route et un plan d'action qui permettra à l'Afrique de peser pendant les négociations internationales. Le changement climatique est une question d'actualité. Les effets sont déjà prévisibles, d'où la nécessité de prendre en charge cette problématique. D'ailleurs, un nouveau modèle économique vert est en train de se dessiner à l'échelle planétaire. De ce fait, l'Algérie est impérativement appelée à préparer sa transition vers ce modèle. C'est en somme c'est qui ressort de la table ronde tenue, hier, au centre de presse d'El Moudjahid qui a regroupé un panel d'experts en la matière. Selon Kamel Moustapha Kara, membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), sous la crise financière, transformée à une crise économique, combinée, à son tour, à une crise climatique, un modèle économique se dessine. La planète s'achemine vers un autre bouquet énergétique. D'où la nécessité de repenser toute l'économie vers ce modèle. Selon toujours lui, l'augmentation du gaz à effet de serre, de la température vont perturber le système écologique, le calendrier agricole, le cycle biologique ainsi que l'écosystème. "Il faut stabiliser le gaz à effet de serre à un niveau adéquat sinon la dérive du climat sera irréversible. En Algérie et aux pays du Sahel, une dérive du climat se traduira par des conséquences fatales sur l'eau et l'agriculture ce qui va, par ricochet, fragiliser encore plus notre sécurité alimentaire. Celle-ci qui, au fil du temps, sera un enjeu très important", a-t-il indiqué. Abdelkader Mekidech, directeur de la coopération internationale au ministère de l'Environnement, quant à lui, a rappelé la Déclaration africaine d'Alger sur les changements climatiques qui, selon lui, l'Afrique doit peser durant les négociations internationales afin de défendre ses intérêts. "Les pays du Nord sont exclusivement à l'origine du changement climatique. Nous, pays africains, nous sommes concernés que par l'impact de ce changement. Et de ce fait, nous leur assurons l'énergie, mais en contrepartie, on a besoin d'acquérir la technologie en vue de préparer notre transition vers le nouveau modèle économique", a-t-il indiqué, tout en ajoutant qu'"il faut intégrer la donne environnement dans l'ensemble des secteurs économiques. Car si on n'intègre pas cette nouvelle donne, nos enfants auront à rater le monde de demain". A noter que parmi les intervenants durant cette table ronde, un responsable au niveau du ministère de l'Habitat s'est étalé sur les moyens et les techniques permettant la réduction de la consommation énergétique. "Concernant le secteur de l'habitat, il faut opté pour de nouvelles techniques de construction, la conception architecturale bioclimatique, des matériaux moins consommateurs d'énergie ", a-t-il indiqué, et d'ajouter que "la préoccupation de l'économie de l'énergie doit être prise en charge d'une manière permanente". Les experts participant à cette rencontre plaident à la constitution de systèmes de prévention et d'alerte afin de réduire la gravité des phénomènes inhérents au changement climatique. H. M