Le second Forum du carbone africain qui s'est tenu à Nairobi, (au Kenya, du 3 au 5 mars 2010), a rassemblé plus de 1000 participants aussi bien du secteur privé que public, venus d'Afrique et d'ailleurs, tous espérant emporter les projets potentiels de compensation d'émission de gaz à effet de serre du continent. En effet, selon les responsables de ce forum, les bases ont été établies pour permettre à l'Afrique d'augmenter sa participation au marché du carbone, qui se développe dans le monde comme un important marché des matières premières. Ainsi il convient de souligner que l'Afrique compte moins de deux pour cent des 2.060 projets liés aux mécanismes pour un développement propre (MDP) enregistrés dans 63 pays dans le monde entier. Néanmoins, l'Afrique a connu une forte tendance à la hausse ces dernières années. A signaler qu'actuellement, à 122 projets qui sont liés aux MDP sont en cours ou en préparation (actuellement en attente de validation ou d'enregistrement) en Afrique, contre 116 en 2009, 75 en 2008 et seulement 42 en 2007. Par ailleurs, John Kilani, membre du Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), au nom des cinq organismes de l'ONU et des deux banques de développement multilatérales qui composent le Cadre de Nairobi, une initiative qui vise à étendre les avantages des MDP, plus particulièrement en Afrique, a déclaré que "le paysage des projets liés aux compensations d'émissions de carbone est en train d'évoluer. Auparavant, lorsqu'on parlait de l'Afrique on abordait principalement la nécessité d'augmenter les capacités et d'éveiller les consciences au sujet des projets de compensation qui pourraient potentiellement être développés sur ce continent. Actuellement, on observe un degré de compréhension plus élevé, il y a une réelle envie de s'impliquer, et beaucoup d'affaires sont conclues. Il est évident que les stratégies de renforcement de capacités sont payantes et que le message est en train de se répandre", avant d'ajouter que " de plus, certains concepteurs de projets sont même d'accord de payer des primes pour avoir accès aux crédits carbone de compensation d'origine africaine, sans doute parce qu'ils ont confiance dans les perspectives de croissance à long terme des MDP sur le continent", a déclaré le responsable. D'autre part, grâce aux MDP issus du protocole de Kyoto, les projets qui visent a réduire les émissions de gaz à effet de serre, et qui contribuent au développement durable, peuvent obtenir des crédits de réduction d'émissions certifiées revendables. Ces crédits peuvent être utilisés pour se conformer au Protocole de Kyoto. De son côté, le Président et Directeur général de l'Association internationale pour l'échange des droits d'émission (IETA en anglais) qui fut un des associés du secteur privé du Cadre de Nairobi durant les trois jours du forum, M. Henry Derwent, a indiqué que " le Forum africain du carbone 2010 a été une réunion sérieuse et efficace rassemblant les personnes concernées par les projets de réduction d'émission de carbone et les investisseurs dans ce secteur. Le départ plutôt lent de l'Afrique en ce qui concerne le business lié aux MDP semble plus avoir été une question de trouver les meilleurs moyens de structurer les projets dans les secteurs des spécialités nationales africaines qu'une question d'incompatibilité ". Par ailleurs, il y a lieu de souligner que le Forum des autorités nationales désignées a été établi par le conseil exécutif des MDP en 2006, dans le but d'aider au renforcement des capacités nationales et régionales. En outre, la réunion des membres africains du forum des autorités nationales a abordée sur plusieurs sujets, à savoir comment mobiliser suffisamment de ressources pour les MDP; quels sont les méthodologies et programmes favorables au développement de multiples projets et activités liées aux MDP en Afrique ; et enfin sur l'augmentation des capacités pour les dépositaires de MDP. Enfin ! ce qui est évident c'est que ce forum a pu réunir une grande partie des acteurs clés du marché : les vendeurs, les acheteurs, et les investisseurs.